Caza est un auteur aux multiples facettes. Plasticien, sculpteur, il est bien connu en littérature pour ses nombreuses couvertures de romans de science-fiction et pour son travail sur deux dessins animés : Gandahar et Les Enfants de la pluie. Mais il a également fait une très honorable carrière en bande dessinée. Des 7 tomes des Chroniques de la Terre fixe chez Delcourt, on le connaît également pour la série Amiante chez Soleil, Les Mois de papier chez le Pythagore, et De Métal et de chair aux éditions La Sirène. Mais Caza est aussi l’auteur de cette trilogie mythique réalisée dans les années 70-80 : Scènes de la vie de banlieue, Accroche-toi au balai, j’enlève le plafond et L’Hachélème que j’aime aux éditions Les Humanoïdes Associés. Une trilogie réunie ici en intégrale.
Simple et efficace
Le concept est simple. En petites histoires de quelques pages, Caza nous plonge dans l’enfer urbain du béton et des HLM. Des aventures de Pierre Miquelon, vieux beauf excédé régulièrement par le bruit dans l’appartement du dessus et des siennes propres (Caza se met en scène avec un personnage hippie et barbu à souhait), on découvre un univers effroyable et en même temps poétique, où tout est possible. Avec Caza, un pavillon de banlieue peut se transformer en bateau pirate, une tour HLM en arche de Noé, un immeuble en prison et même un tribunal en utopie contre la société de consommation.
De l’humour et pas seulement.
Car et c’est bien là tout l’intérêt, ces Scènes de vie de banlieue sont militantes sous leurs dehors humoristiques. Caza y parle de béton et de consommation broyant les êtres humains mais aussi du parti des oiseaux et du plaisir de la nature. Il n’y a pas loin à chercher pour y trouver la satire et le rêve d’un univers meilleur. Ce qui est étonnant, c’est de voir que 20 à 30 ans plus tard, le propos reste toujours autant d’actualité. Les tours HLM sont toujours en place. Violence, monde marchand et voisins scotchés à la télé aussi. Résultat ses histoires n’ont pas vieilli d’un cheveu (ou alors rien qu’un peu sur le côté hippie de ses héros). Le tout servi par une imagination débordante et un humour qui rappelle parfois Gotlib dans la dénonciation de l’absurde. Au final, on passe un excellent moment à parcourir cette intégrale. Un véritable must à consulter d’urgence !!!
La chronique de 16h16