Gabbarel Dalmatius, de son vrai nom Gabriel Delmas, est un artiste contemporain qui excelle dans diverses techniques comme la peinture, la vidéo, la photographie, les illustrations, écrits, gravures… Etudiant à l’école nationale supérieur des arts décoratifs, il débute sa carrière comme illustrateur anatomique et artiste multimédia. Son installation vidéo nommé X trouve son public en Europe, dont la France, et en Asie. Il s’ensuit divers travaux dans le domaine du graphisme mais aussi dans la photographie : il effectuera ainsi des couvertures de romans pour les éditions Viviane Hamy, et sortira en 2008 Ils sont parmi nous, un livre d’art rassemblant ses poésies et ses photographies.

Après sa collaboration au livre Je crache sur le Christ inné d’Antonin Artaud, il sort en 2002 sa première BD, Le Psychopompe. Il a sorti une quinzaine de bande dessiné, en tant qu’auteur ou scénariste, dont Myrkvun en 2009 (sous le pseudonyme de Comte Gusoyn), et Seigneur Venin en 2011. On lui doit aussi (sous le nom de Gabriel Bassian) un conte fantastique, Alianore, illustré par Victor Jaquier.

A genoux devant votre Roi

Depuis l’apocalypse, les hommes se sont retranchés derrière les murs de la cité d’Umanurga, se cachant des terres de l’Hadès contaminées par la radioactivité ; ils mènent une guerre contre les hommes Singes, abominations mutantes que le roi Erebus, roi des hommes et  tyran d’Umanurga, veut voir morts jusqu’au dernier.

Je suis le serpent qui avalera le monde

Seigneur Venin est une œuvre atypique, où la mythologie se mêle à une architecture gothique, et l’histoire sonne le glas de l’humanité. Tout en noir et blanc, cet ouvrage flotte entre le livre d’illustration et la bande dessinée de l’âge d’or du magazine Métal Hurlant. L'auteur fait preuve de beaucoup de créativité et bâtit un monde antique sur les reliques de notre civilisation.

S'il est intéressant dans sa structure, Seigneur Venin est une BD contextuelle sur la (dé)construction de l’être et de son monde, de la naissance de la matière à sa décomposition. Thème qui pourra être considéré comme trop abstrait pour beaucoup de lecteurs, notamment les amateurs de batailles sauvages et d'intrigues pleines de rebondissement.

Seigneur Venin est une oeuvre inclassable qui vaut le détour, mais qui ne s'adresse pas à tout le monde...