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Sept prisonniers

Yves Lencot (Coloriste), Patrick Tandiang (Dessinateur), Mathieu Gabella (Scénariste)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 18/02/2009  -  bd
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Sept prisonniers

La série des « Sept » de Delcourt – sept one-shots mettant chacun en scène sept mercenaires investis d’une mission dangereuse, avec sept scénaristes différents – a été lancée par David Chauvel, qui s’est occupé de l’album Sept voleurs (avec Jérôme Lereculey au dessin). Ce sont Mathieu Gabella et Patrick Tandiang qui ont l’honneur de clore la série.

Le premier est un scénariste de 32 ans à qui l’on doit, entre autres, les histoires de Idoles (série en trois tomes chez Delcourt avec Emem au dessin) et La Licorne (deux tomes parus chez Delcourt en collaboration avec Anthony Jean). Le second a commencé par la publicité et l’édition après une formation d’arts graphiques aux États-Unis. Côté BD, il a notamment produit les dessins de la série Le Matin des suaires brûlés chez Soleil.

Après New York 1997, voici Lune 2062

En 2062, la Lune n’est pas devenue une colonie scientifique, mais une prison dont personne ne s’est jamais échappé. Pire, l’ONU, censée la contrôler, n’a plus aucune prise sur ses « habitants » et se contente de la remplir tout en empêchant quiconque de sortir. Une vision de l’enfer… Pourtant, le milliardaire Laroche-Galouseau va tout faire – y compris tuer – pour y entrer. Corrompant un vieillard de l’ONU, ce fortuné sans scrupules monte une équipe de six hommes et une femme (tous des prisonniers) pour mener à bien une mission dont il espère retirer profit et pouvoir. Car la Lune pourrait abriter des trésors archéologiques dignes d’intérêt… Encore faut-il pouvoir échapper aux trois clans qui contrôlent la jungle qu’est devenue la prison.

Un scénario qui se bonifie au fil des pages

Ce pitch aux allures de New York 1997 n’a rien de vraiment original, d’autant plus qu’il y mêle un mystère archéologique dont les BD fantastiques foisonnent. On est même assez rapidement sceptique quant à la crédibilité du monde mis en place par Gabella, notamment à cause de cet ascenseur spatial des premières pages qui semble échapper aux contraintes techniques auxquelles le concept se heurte à l’heure actuelle – mais après tout, ce n’est qu’un détail, et les informations sur cet ascenseur sont trop ténues pour en juger. D’autres éléments au fil des pages, comme la flèche que reçoit Laroche-Galouseau en plein œil sans que cela ne lui cause aucune gêne, ou bien la mauvaise prise en compte de la faible gravité, auraient mérité un peu plus de sérieux.

Pourtant, on est assez vite embarqué dans cette intrigue riche en rebondissements. Rien ne s’y passe comme prévu, les surprises sont nombreuses, entre trahisons et opportunismes. Par ailleurs, le décor général est plutôt séduisant, en particulier cette jungle qui a poussé dans les quartiers lunaires en raison d’un manque de maintenance. Et le final, s’il est un peu gros et rapide, fournit un très bon dénouement à une histoire qui, en définitive, aura apporté bien plus que ce qu’elle promettait au départ.

Des dessins à la hauteur

Côté graphisme, Patrick Tandiang est à la hauteur du scénario, dans ses défauts comme dans ses qualités. Les défauts, on les trouve au niveau des décors, parfois peu précis, comme si le dessinateur se concentrait sur quelques éléments principaux de la case en négligeant le reste. De plus, quelques images réelles (pour représenter la Terre) ou  certains effets informatiques trop voyants (pour représenter les ombres ou les lumières) s’intègrent mal au dessin. Un dessin qui, par ailleurs, est réussi. Le trait de Tandiang est d’un réalisme plutôt agréable, dynamique. Il est aussi à l’aise dans le design des vaisseaux ou autres éléments de décors, que dans les expressions des visages. Et pour une fois, le personnage féminin n’est pas un top model en tenue de cuir moulante, mais une femme un peu ronde, ce qui apporte de la fraîcheur à ce type d’univers.

Une bonne BD de SF

Au final, Sept prisonniers est une bonne BD de SF, pas exempte de défauts mais qui a le mérite de faire tenir son histoire en un seul album, ce qui est assez rare aujourd’hui. Même si elle aurait mérité quelques planches de plus dans son dénouement.

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