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Séthite
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Séthite

Il ne fait pas bon être antiquaire et fasciné d'égyptologie dans le Monde des Ténèbres, c'est ce que nous apprend le loup blanc dans ce quatrième épisode du Cycle des clans.

La vie d'un vampire séculaire se compose avec patience, lenteur et acharnement. Celle d'un séthite, descendant en droite ligne du dieu égyptien Seth, s'articule autour de manipulations d'opinions, de tromperies diverses et d'arguments fallacieux qui lui assurent une mainmise discrète mais totale sur des serviteurs hypnotisés. Hesha Ruhadze est de ceux-là. Et pendant des siècles, il a organisé son existence autour de la recherche d'un antique artefact : l'œil d'Hazimel. Quand il réapparaît soudain, l'œil lui file entre les doigts, de même que la vie de son plus fidèle frère de sang : Vegel, dont les compétences d'archéologues vont cruellement lui manquer.

Un séthite n'est jamais véritablement à cours de ressources

Qu'importe, un séthite n'est jamais véritablement à cours de ressources. Lors d'une visite new-yorkaise, Hesha rencontre Elizabeth, jeune antiquaire férue d'histoire égyptienne. Et ce n'est pas un hasard s'il emploie tout son charme surnaturel à convaincre la demoiselle de le suivre, car il veut faire d'elle la remplaçante de Vegel.

Malheureusement pour elle, Elizabeth Dimitros est bien loin de s'imaginer dans quelle cryptes caverneuses l'entraîne son irrésistible attraction pour le vampire. Elle le suit aveuglément dans sa quête mystique, et en véritable somnambule, découvre inconsciemment la vérité sur l'identité de son protecteur. Mais il est déjà trop tard, Hesha le séthite s'étant trop attachée à elle, ou plus précisément à ses dons, pour la laisser s'enfuir. Car, tel un focus, Elizabeth doit lui permettre de mettre la main sur l'œil tant convoité…

La pratique du loup blanc

En termes de marketing, on trouvera peu de spécialistes pour en apprendre à ceux de chez White Wolf : les livres consacrés au Monde des Ténèbres sont plutôt jolis avec un format et une typographie originaux et des couvertures qui rappelleront sans aucun doute aux initiés de Vampire : la Mascarade, le jeu de rôle, qu'ils naviguent dans un univers connu.
Il faudrait cependant que quelqu'un dise à ces têtes pensantes si bien intentionnées que l'on ne crée pas un cycle littéraire comme un ensemble de suppléments de jeu de rôle. Je m'explique. La politique de White Wolf est simple : pour tous ses jeux (plutôt réussis pour le reste), l'éditeur consacre un " livre de clan " à chacun des groupuscules archétypiques qui le composent. Dans le cas de Vampire, ces livres décrivent méthodiquement les particularismes de chacune des lignées des descendants de Caïn, le premier vampire. Cette stratégie rigide et mercantile, déjà difficilement acceptable en jeu de rôle, a été exploitée à l'identique pour Le cycle des clans, de sorte qu'à chaque épisode de la série est associée une des classes de la famille vampirique. C'est certes didactique, mais confine les romans à des clichés simplistes et à des intrigues nunuches qui mettent en péril l'intégrité d'une série littéraire qui repose sur une trame générale pourtant très intéressante.

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