Au commencement, il y a …
Un quartier tranquille sur les côtes des États-Unis, des familles unies, des enfants, sans doute un chien qui jappe dans un jardin…
Et puis ce matin-là.
Dean et Alex sont en retard pour prendre leur bus. Nul doute qu’ils le rateront s’ils ne se dépêchent pas ! Ils courent et claquent la porte en lançant un « à ce soir ! » sans un regard de plus pour leur mère. S’ils avaient su…
Car une catastrophe écologique se produit. Tout commence par un tsunami et un tremblement de terre. S’ensuit un orage de grêle, qui conduira à l’accident de car. Les événements s’enchaînent à une vitesse folle qui dépasse tout le monde.
Enfants et adolescents se réfugient au « Greenway », centre commercial local en attendant le retour de Mme Wooly (la conductrice du bus), qui a promis de venir les sauver. Le cadre est posé, il ne nous reste plus qu’à suivre leurs aventures au cœur de leur refuge. Alors que le chaos règne à l’extérieur, la vie s’organise au sein du magasin. Du moins c’est ce que ces enfants pensent…
Encore un roman post-apo ?
Et oui ! Il faut dire que le post-apo est un courant littéraire qui a le mérite d’attirer les jeunes (et même les plus réticents) à ouvrir un roman et mieux, à dévorer une série, ce que certains enseignants ont compris, en décidant de l’intégrer dans une liste de lectures scolaires.
Emmy Laybourne signe avec Seul au monde son premier roman, et par la même occasion son premier succès, alors qu’elle est encore une parfaite inconnue. Il faut dire que dans la famille, la célébrité revient à sa mère, Géraldine Laybourne, ex directrice de NBC Universal et de Nickelodeon.
La force de ce roman ? Sans aucun doute, les thèmes abordés. Bien entendu, nous sommes plongés dans un monde en déclin suite à une série de catastrophes. Nous ne savons rien des causes, ni de ce qu’est la vie quotidienne de ces familles… Les faits se déroulent à notre époque, et nous pourrions en être les victimes. Il est dès lors facile de s’identifier aux protagonistes de l’histoire !
Les personnalités sont variées. Du plus réservé au plus fantasque, en passant par le jeune enfant affolé, tout le monde s’y retrouve et peut s’immerger dans le Greenway. L’intrigue se construit alors autour de la notion de survie. S’approprier un milieu hostile, composer avec ce qui nous entoure, apprendre à vivre ensemble, faire face aux dangers quels qu’ils soient… Le tout sur fond d’adolescents qui se cherchent (dans tous les sens du terme).
Ajoutons à cela un rythme qui a le mérite de ne pas compter de temps morts ou de passage inutiles. Chaque fait a une raison d’être et chaque scène en entraîne une autre. Un véritable page-turner adolescent !
Même pas une petite faiblesse ?
Si Seuls au monde est une totale réussite, il faut tout de même lui reconnaître des imperfections. En effet, certains faits sont improbables, certaines actions un peu trop poudre aux yeux et tant pis pour la crédibilité, certaines réactions assez mal proportionnées.
Mais qu’à cela ne tienne, ce mélange de réussites et d’imperfections fonctionne à merveille !
Seul au monde est sans aucun doute un roman à mettre dans de jeunes mains. Aussi captivant qu’une bonne série télé, il nous plonge dans une aventure aux allures de huis-clos terrifiant. Une remarquable réussite qui, si elle n’est pas récente, devrait encore passionner bon nombre de lecteurs durant encore quelques années.