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Snowpiercer sur Netflix, histoire d'une frustration.
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Snowpiercer sur Netflix, histoire d'une frustration.

Snowpiercer est une série Netflix qui fait grand bruit ! Après l'émission C'est plus que de la SF avec l'interview de Jean-Marc Rochette, le dessinateur de la bande dessinée originale, Sophie Matthys-Daniel nous donne son avis sur les deux premiers épisodes de la série. Et elle est plutôt frustrée pour le moment.

C’est l’histoire d’une frustration énorme.

Il y a de cela un certain temps, j’avais dévoré le graphique Transperceneige (Lob & Rochette, éd Casterman). Cependant, bien qu’il s’agisse à mon humble regard d’un chef-d’œuvre du genre, cette lecture s’est terminée sur un goût d’inachevé. J’aurais voulu être dedans, voir tout ce qu’il s’y passait, bref vivre plus intensément cette aventure !

Mais cela pourrait changer grâce à Netflix qui nous propose sa vision.

Bienvenue à bord, sauf si vous n’avez pas de billet …

Netflix est capable du meilleur comme du pire. Je ne reviendrai d’ailleurs pas sur quelques déceptions (dont la façon dont un merveilleux thriller psychologique fut ramené à l’état de minauderie adolescente). Mais s’il y a bien une chose que l’on doit reconnaître, c’est bien le fait que de gros moyens ont étés déployés pour la réalisation de Snowpiercer, série largement inspirée du roman graphique évoqué en début de billet.

Tout commence en 2014. Afin de sauver ce qui peut l’être, des scientifiques ont tenté de refroidir la Terre. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas fait les choses à moitié ! À présent, la température moyenne avoisine les -117 degrés. Il va de soi que personne ne survit … Personne ? Pas tout à fait. 3000 âmes ont pu prendre place à bord de ce gigantesque train de plus de 1001 wagons appartenant à l’énigmatique Monsieur Wilford que personne ne voit.

Alors que la solidarité entre survivants devrait s’organiser, il n’en est rien. La hiérarchie sociale est toujours présente et les plus fortunés seront les mieux logés.

Des cadavres, une révolte qui gronde, une enquête.

Prenez ces 3 ingrédients et placez les dans un train à grande vitesse effectuant des rotations terrestres à l’infini. Les personnalités se dévoilent, les mystères s’épaississent, les éléments se déchaînes pour nous offrir un pilote qui dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer. L’action est prenante et la beauté de la réalisation surprenante. La lutte des classes est tenace et nul n’est à l’abris de rien. Le tout habilement mené par une Jennifer Conelly resplendissante et désarmante d’autorité (elle a bien grandi la petite fille de Labyrinthe). Elle est la voix du train, elle mène le train et doit en savoir bien plus que ce qu’elle ne laisse paraitre sur les industries Wilford et leurs mystères.

À ses côtés une espèce de folle sadique et totalement sarcastique. Un personnage secondaire qui occupe une bonne partie de l’espace par des petites interventions qui se veulent être la cerise sur le gâteau. Et Layton, ce brave Layton. Loyal à son appartenance aux sans classe, mais toujours tiraillé par celle qu’il a aimé. Ancien flic gradé, il se retrouve au service du train pour résoudre cette sordide affaire de cadavres démembrés, au risque de perdre sa place au sein de ceux auxquels il tient.

Verdict ?

Un pilote qui tient toute ses promesses. Un cluedo dystopique à grande vitesse et de tous les dangers. Un casting efficace, des décors incroyables, et une fine description de tous nos travers.

Un second épisode à couper le souffle se révèle aussi incroyable que le premier, mais… Qui nous abandonne sur un suspens qui hantera bien des nuits tant que n’aurons pas la suite !

Sophie Matthys-Daniel

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