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Sorcière

Lucien Rollin (Dessinateur), Pierre Boisserie (Scénariste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 30/04/2011  -  bd
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Sorcière

Pierre Boisserie est scénariste de bandes dessinées depuis longtemps. On lui doit en particulier, avec Éric Stalner, de belles séries comme La Croix de Cazenac, Flor de Luna et Voyageur.

Lucien Rollin est un professionnel du dessin, au point de devenir enseignant dans ce domaine. En parallèle, il travaille dans divers domaines de l'illustration et signe plusieurs volumes dont Torte, Saskia des Neiges ou Ombres.

Sorcières et Prophéties

Aurès est Confesseur. Son activité consiste à traquer, dans un Moyen-Âge superstitieux, les déviants et les sorcières. Sous la bénédiction de l'Ordre qu'il sert, il chevauche et tue au nom de l'Église. Pourtant, même s'il est dévoué, il sait que des ombres rôdent sur son passé.

Amnésique, il ne se souvient de rien avant d'être recueilli par l'Ordre. Parfois, des fragments reviennent, des flashes dans lesquels apparaît une sublime sorcière rousse qui enflamme son désir. C'est cette créature qu'il recherche et dont il doit, à tout prix, ramener la tête à l'Abbaye.

Pourtant, rien n'est clair, ni les raisons de l'Ordre, ni cette femme rousse qui l'obsède, ni ces visions d'apocalypse revenant sans cesse, promettant la fin de toute vie sur la Terre. Les apparences sont bien trompeuses...

Embrouillé mais prometteur

Médiaval-fantastique, avec un petit goût de post-apocalyptique... Un genre déjà bien rodé, dont les chemins ont été parcourus par de nombreux auteurs, avec plus ou moins de bonheur. Pour cette série, Boisserie apporte à la fois une noirceur et une touche d'érotisme qui permettent de masquer la simplicité apparente du scénario. Un Ordre brutal et intransigeant face à de pauvres fermiers miséreux et une belle sorcière envoûtante... Où donc va naturellement votre cœur ? C'est au fil des pages que la complexité se dessine – oui, parfois juste une paire de lunettes posée sur un bureau peut changer la vision du lecteur – et nous laisse en attente de la suite.

Le dessin est, lui aussi, particulier mais adapté. Lourd, épais, n'hésitant pas à tracer des corps contrefaits et des paysages écrasés sous une neige omniprésente ou des bâtisses de pierre étouffante.

Toutefois, ce premier tome n'est pas facile à pénétrer. Les situations se suivent, s'entremêlent et se chevauchent sans toujours avoir de suite, empêchant le lecteur de totalement s'immerger dans l'histoire. Violences, tensions, douleurs s'accumulent sans que vraiment l'on puisse comprendre pourquoi, dans quel but. Comme souvent pour les lancements de série, les auteurs ne veulent pas trop dévoiler la trame, se perdant dans des détails ou des ellipses qui gênent la fluidité du récit.

Attendons le tome 2... Peut-être en saurons-nous plus alors, tout en profitant de nouveau de la qualité du dessin de Rollin.

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