"C'est ici que s'achève le voyage de nos tourteraux!"
Le seigneur Payen de Roquebrune a laissé Smérald, sa maîtresse, être torturée et brûlée sous l'accusation de sorcellerie. Cylinia, fille née de cette liaison adultère, s'est enfin vengée : les époux Roquebrune sont morts, leurs cadavres abandonnés dans les marais.
"Car une fois habitée de votre puissance, je jure de vous rendre le pouvoir du chant!"
Adémar, seigneur de Haute Terre devient ainsi le nouveau maître du domaine et charge son fils d'en apprendre plus sur la lignée des Roquebrune. Cylinia, quant à elle, décide d'aller voir les chimères et de passer un pacte avec elles. Celles-ci refusent, elles chargent la jeune fille de retrouver Abeau, le fils légitime des Roquebrune et de leur ramener.
"Le sanglier n'a pas besoin du pou pour frapper les esprits"
Au début de ce quatrième tome, une des intrigues principales qui constitue la trame du Clan des Chimères, est terminée. Cylinia a obtenu enfin sa vengeance. Dans Sortilège, Corbeyran repart donc sur deux autres intrigues importantes : la libération d'Abeau par Cylinia pour le ramener dans l'antre des chimères et le plan machiavélique d'Adémar pour connaître le secret des Roquebrune.
À première vue, le scénario de ce nouvel épisode semble dense : un tunnel est créé vers l'antre des créatures, Cylinia part à la recherche d'Abeau, Adémar prépare son plan pour capturer la jeune fille... Pourtant, une fois la BD refermée, on reste sur une impression de vide. Finalement, rien de nouveau dans ce tome puisqu'à la fin, on est revenu au point de départ : Abeau est toujours entre les mains d'Adémar et ce dernier n'en sait toujours pas plus sur les chimères. Corbeyran s'est-il servi de ce tome juste pour poser les éléments principaux pour la suite de la série ? Cela, on le saura dans le prochain tome.
"Il nous faut éliminer tous les démons..."
Quant à Suro, il reste dans la lignée des tomes précédents. Avec un dessin toujours classique (mais ce qui prête plutôt bien à l'ambiance médiévale de la BD), il continue à utiliser majoritairement les tons gris, bruns, et rouges. Suro travaille beaucoup sur les prises de vue (avec une prédilection pour les vues en contre-plongée, vue employée aussi pour la couverture) avec quelques-unes assez réussies notamment celle de la planche 19 (d'ailleurs, la double-page 20-21 est plutôt magnifique).
Par contre, un petit reproche : autant les Stryges sont assez réussis, autant le dragon manque cruellement d'originalité (on le croirait tout droit sorti de Donjons et dragons) avec une absence d'expression, de cruauté (d'ailleurs, sa colorisation est plutôt ratée surtout la planche 36). Le classicisme de Suro fait ici malheureusement tache.
