Miguelanxo Prado est un auteur espagnol dont les débuts en BD remontent à 1983. Il publie alors ses premières histoires dans le magazine Comix Internacional. Son premier album date lui de 1988 : Chienne de vie. Depuis il a multiplié les titres dont plusieurs ont été traduits en France comme Fragments de l'encyclopédie des Dauphins, Manuel Montano, Y a plus de justice, Après l'amour, Nostalgies de Belo Horizonte, Trait de craie ou bien encore Quotidien délirant.
Sept petites histoires noires
Stratos est un recueil de sept histoires réalisées en 1985. Sept histoires qui montrent la noirceur du monde en évoquant des entreprises qui licencient à tour de bras pour mieux délocaliser, un mari qui va jusqu'à mettre sa femme en gage pour pouvoir continuer à consommer, les ratés d'une chirurgie complètement assistée par ordinateur ou bien le safari sauvage de riches touristes qui vont jusqu'à tuer un indigène. On est dans le cauchemar du monde tel qu'il l'est aujourd'hui encore. En cela cet album n'a pas pris une ride. Cette science-fiction qui dénonce est toujours d'actualité. Puis la machine déraille et la dictature de la consommation et du libéralisme s'éfface devant des gangs qui tiennent d'une main de fer les zones qu'ils contrôlent. Prado casse dans les trois dernières histoires le système qu'il dénonce mais pour mettre en scène un futur pas forcément reluisant...
Excellent !
Voici un auteur qu'il faut absolument redécouvrir. Le propos de cet album vaut à lui seul que l'on s'y attarde. Les premiers récits sont très sociaux, montrant le malheur qui s'abat sur le peuple des travailleurs. La suite est encore plus intéressante car elle va au-delà de la simple dénonciation en invitant à réfléchir à ce qu'il pourrait y avoir après un éventuel effondrement du capitalisme. En cela Stratos est un album remarquable. Et Prado n'oublie à aucun moment l'humain en restant très proche de ses personnages, de leurs doutes et de leurs questions.
Côté graphisme, l'album est en noir et blanc. Le trait est très travaillé, jouant beaucoup avec les ombres, les visages étant parfois à la limite de la caricature. Il rappelle quelques albums de Bilal et Christin parfois, notamment La Croisière des oubliés. L'ambiance générale qui s'en dégage est très sombre, sauf quand il sort de la ville pour nos offrir quelques scènes dans la nature. Le résultat est assez magnifique dans tous les cas. On est saisi par la qualité des dessins de Prado et par l'émotion qu'ils suscitent. Une émotion qui cadre parfaitement avec son propos. Un grand moment de BD.
Sept petites histoires noires
Stratos est un recueil de sept histoires réalisées en 1985. Sept histoires qui montrent la noirceur du monde en évoquant des entreprises qui licencient à tour de bras pour mieux délocaliser, un mari qui va jusqu'à mettre sa femme en gage pour pouvoir continuer à consommer, les ratés d'une chirurgie complètement assistée par ordinateur ou bien le safari sauvage de riches touristes qui vont jusqu'à tuer un indigène. On est dans le cauchemar du monde tel qu'il l'est aujourd'hui encore. En cela cet album n'a pas pris une ride. Cette science-fiction qui dénonce est toujours d'actualité. Puis la machine déraille et la dictature de la consommation et du libéralisme s'éfface devant des gangs qui tiennent d'une main de fer les zones qu'ils contrôlent. Prado casse dans les trois dernières histoires le système qu'il dénonce mais pour mettre en scène un futur pas forcément reluisant...
Excellent !
Voici un auteur qu'il faut absolument redécouvrir. Le propos de cet album vaut à lui seul que l'on s'y attarde. Les premiers récits sont très sociaux, montrant le malheur qui s'abat sur le peuple des travailleurs. La suite est encore plus intéressante car elle va au-delà de la simple dénonciation en invitant à réfléchir à ce qu'il pourrait y avoir après un éventuel effondrement du capitalisme. En cela Stratos est un album remarquable. Et Prado n'oublie à aucun moment l'humain en restant très proche de ses personnages, de leurs doutes et de leurs questions.
Côté graphisme, l'album est en noir et blanc. Le trait est très travaillé, jouant beaucoup avec les ombres, les visages étant parfois à la limite de la caricature. Il rappelle quelques albums de Bilal et Christin parfois, notamment La Croisière des oubliés. L'ambiance générale qui s'en dégage est très sombre, sauf quand il sort de la ville pour nos offrir quelques scènes dans la nature. Le résultat est assez magnifique dans tous les cas. On est saisi par la qualité des dessins de Prado et par l'émotion qu'ils suscitent. Une émotion qui cadre parfaitement avec son propos. Un grand moment de BD.