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Stupides ! Stupides espions !

Richard Marazano (Scénariste), Luo Yin (Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 14/01/2011  -  bd
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Stupides ! Stupides espions !

Luo Yin, dessinatrice chinoise formée dans les règles de l’art du cinéma d’animation et illustratrice de livres pour enfant, s’est associée à Richard Marazano, Bruxellois d’adoption mais né en France, passionné de cinéma et déjà auteur de nombreuses bandes-dessinées, le temps d’une quadrilogie fantastique éditée chez Dargaud.

En ce début d’année 2011, c’est le second volume du Rêve du Papillon qui voit le jour, et s’intitule de façon tout à fait appropriée Stupides ! Stupides espions !

Un mystérieux papillon blanc

La jeune Tutu, qui s’était perdue dans une vallée enneigée lors d’une tempête, est toujours contrainte d’habiter dans cet étrange royaume hivernal de la vallée, sans espoir de rentrer chez elle pour le moment. Pendant ce temps, la révolte souterraine contre l’empereur prend de l’ampleur, que ce soit celle dirigée par Monsieur Panda à l’usine de chauffage de hamsters, celle des enfants humains de la ville, menée par Lan, ou celle du cerf-voleur. Tutu est tiraillée de tous les côtés, chacun – l’empereur y compris – lui demandant son aide pour retrouver un mystérieux papillon blanc, objet de bien des convoitises…

Toujours aussi enchanteur


Ce second volume de la quadrilogie correspond à ce que l’on pouvait espérer. On y retrouve l’univers poétique et drôle, absurde et dérangé, créé par la collaboration de Luo Yin et Richard Marazano, deux auteurs complémentaires, ainsi que l’ambigüité constante entre le rêve et la réalité.

Les hommages à Hayao Miyazaki et Lewis Carroll sont toujours présents, ainsi que d’autres références. La case où la fleur – puisqu’il y a toutes sortes d’habitants dans la vallée ! – s’adresse à Tutu pour la conspuer se rapporte par exemple à l’adaptation par Walt Disney du roman de l’auteur anglais, lors de la scène où Alice rencontre les fleurs du jardin. Tutu, lorsqu’elle est amenée à l’hôpital impérial, se retrouve dans une situation digne du Malade imaginaire de Molière, où les médecins de l’empereur – grenouille, renard, taupe, poisson dans un scaphandre à eau – se disputent pour savoir qui va pouvoir lui administrer un remède des plus néfastes, comme une saignée, un lavement des poumons ou autres aberrations… qui résonnent avec les traitements proposés par les praticiens de la célèbre pièce de théâtre.

On retrouve également l’aspect complètement déjanté de certains personnages ou situations : des infirmiers ayant pour tête une croix médicale, les cases relatant la rencontre avec la grenouille dans le bus, la fuite de Tutu sur les toits d’immeuble, etc. On se prend même de sympathie pour ces stupides espions, ces lapins qui ne demandent finalement qu’à être aimés et ne sont pas très futés, mis au service d’un empereur qui s’apparente plus à un enfant gâté qu’à un dangereux dictateur. Les scènes humoristiques construisent donc l’évolution de l’histoire ou la ponctuent de petites touches piquantes qui complètent bien l’intrigue principale.

Vivants et féériques, pas toujours académiques, les dessins de Luo Yin ne dérogent pas à la règle instaurée dans le premier volume.

Le charme opère à nouveau avec Stupides ! Stupides espions !, et si l’on n’a pas beaucoup plus avancé dans le scénario, les deux autres tomes prévus nous dévoileront certainement l’importance du papillon blanc, et peut-être les visages de l’empereur et du cerf-voleur.

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