Un pari risqué

Auteur de Terminal Mind, paru chez Panini books, David Walton, encore peu connu chez nous, a eu l’honneur de voir Superposition traduit en 2016 par les éditions ActuSF et repris en poche par Gallimard dans la collection Folio SF. Superposition est donc un roman, on va le voir, assez original, qui se propose de mélanger la forme du thriller avec la théorie quantique : autant dire, vu d’assez loin, de marier la carpe et le lapin ! et dans ce genre de pari, on est vite renseigné si la mayonnaise, quantique ou non, prend ou pas…

L’amour du risque… quantique

Après une enfance assez borderline, Jacob Kelley a découvert la physique quantique qui a littéralement changé sa vie. Il a fait de la recherche pendant quelques années avec son ami Brian Vanderhall puis a laissé tomber. Un soir, Brian déboule chez lui, paniqué. Il dit avoir découvert des formes de vie quantiques. Jacob n’y croit pas mais Brian tire sur sa femme Elena pour lui prouver qu’il a raison… Et effectivement quelque chose cloche, la balle ralentit. Quelques jours plus tard, Brian est retrouvé assassiné et Jacob est accusé de son assassinat, sans compter que sa famille est disparue. Il va devoir prouver qu’il est innocent et surtout que des formes d’intelligences quantiques existent. Et puis surtout il doit retrouver sa famille, qui est à la fois morte et vivante, sans compter son double… il y a des journées où on devrait rester couché.

Un beau résultat

Malgré la difficulté de la théorie de la mécanique quantique et des quantas, Superposition réussit son pari. Il s’agit ici d’un thriller, bien construit qui laisse petit à petit son intrigue se déployer. Les personnages sont bien campés. Notons aussi la postface de Roland Lehoucq qui a le mérite de bien réexpliquer les fondements scientifiques de l’intrigue ainsi que ses hypothèses. Un bon roman.

Sylvain Bonnet