- le  
Sweet Tooth - Trois raisons de regarder la série
Commenter

Sweet Tooth - Trois raisons de regarder la série

Ce matin, on vous donne trois raisons de regarder Sweet Tooth sur Netflix avec Nonso Anozie, Christian Convery, Stegania LaVie Owen et James Brolin.

Masques, confinements… le monde de "Sweet Tooth" est en proie à une pandémie que nous connaissons plutôt bien. Une aventure tant fantasmagorique que conforme aux attentes des amateurs de post-apo (modérément) inhospitalier.

De "The Walking Dead" à "Fear the Walking Dead" en passant par "Battlestar Galactica", "Les 100" ou encore "L’Attaque des Titans", les séries post-apocalyptiques sont nombreuses. Le dispositif reste à chaque fois le même ou presque : la planète se retrouve dévastée par une guerre ou une contagion et ses habitants tentent de survivre dans des conditions dramatiques et hostiles. Et comme en ces temps incertains de pandémie de Covid-19, la thématique d’un virus décimant la population mondiale ne semble plus si insolite, "Sweet Tooth" en profite pour s’emparer du sujet au rebond. C’est en effet précisément autour de cet axe pandémique que la série, adaptation à la fois opportuniste et bien pensée de la série de comics éponyme de Jeff Lemire, déploie son intrigue.

Masques, confinements… quelques-uns des attributs constituant le quotidien de centaines de millions de personnes depuis mars 2020 sont de la partie – à la différence près qu’il s’agit d’une situation ô combien plus épineuse. Mais qu’importe : l’identification aux protagonistes du récit s’avère bien sûr immédiate. Tandis qu’un virus mortel se propage aux quatre coins du globe – ce que les populations nomment communément le « Grand Effondrement » –, d’innombrables enfants se mettent à naître avec des mutations (moitié-cerf, moitié-humain…) étranges. Des tensions éclatent entre les individus et les discriminations (a minima) envers les êtres hybrides abondent. Après des années d’existence isolées du monde, un enfant hybride du nom de Gus rencontre un marginal solitaire appelé Tommy, qui lui sauve la vie. L’étrange duo débute alors sa périlleuse aventure. Pendant ce temps, un médecin nommé Additya recherche un traitement afin que son épouse ne succombe pas au virus…

Articulé autour de plusieurs destins de personnages, "Sweet Tooth" se présente comme un post-apo plus sucré qu’acide : entendre, assez adapté finalement aux ados (pour son côté conte de fées et sa voix off rassurante) par exemple. Les environnements, filmés pour l’essentiel en Nouvelle-Zélande, sont chatoyants et rivalisent de couleurs. La progression de l’histoire se fait un peu à la manière d’un jeu vidéo à la Naughty Dog type "The Last of Us" – l’horreur implacable en moins. La caméra ne cesse de circonscrire l’espace où progressent Gus et Tommy, avec le but à atteindre figurant à l’horizon. Tout est didactique et sans trop de nuances. L’échiquier des protagonistes s’avère lisible en quelques secondes, sans surprise mais ce qui a le mérite de stabiliser les choses. Exit le mystère, donc (zéro réflexion ici, cela ne peut pas faire de mal), et place à une production sans audace mais réglée comme du papier à musique : la réalisation est très propre, les péripéties assez prenantes. D’abord déliés, les fils du récit finissent évidemment par se croiser et s’imbriquer – sur le principe du récit choral. Dommage pour autant que toutes ces ficelles, inégales dans leur contenu, peinent par moment à trouver leur rythme propre (flashback…). "Sweet Tooth" aurait en effet mérité de rentrer plus vite dans le vif du sujet. Reste néanmoins une série dotée d’un univers solide, attachant, et qui ne manquera pas d’offrir aux spectateurs en mal d’exploration un voyage dépaysant… en attendant une deuxième saison probablement plus substantielle car libérée des inévitables présentations de personnages.

Alexandre Jourdain

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?