Laurent-Frédéric Bollée, né en 1967, mène deux carrières en parallèle. La première est celle de journaliste spécialiste de la Formule 1. La seconde est celle de scénariste de bandes dessinées. La première de ses BD paraît en 1990, mais c'est seulement à partir des années 2000 que ses qualités de scénariste commencent à être réellement reconnues. Il crée ainsi les séries Apocalypse Mania (avec Philippe Aymond), Hauteclaire (avec Lacou) ou L'Ultime chimère (pour laquelle il collabore avec différents artistes).
Igor Kordey, Croate d'une cinquantaine d'années, est un dessinateur et coloriste à la carrière internationale. Il a en effet travaillé, après des débuts en Yougoslavie, aux États-Unis pour Dark Horse, DC et Marvel. En France, on le connaît pour la série Smoke (scénario d'Alex de Campi) traduite par Delcourt, mais surtout les dessins d'une partie des tomes de L'Histoire secrète (scénario de Fred Blanchard).
L'Idole et le fléau, série prévue en quatre tomes et réalisée par des pointures de la bande dessinée, est donc une saga qui s'annonce de qualité.
La fin de l'humanité est-elle en marche ?
2012. Soudainement, sans que personne n'en ait l'explication, les enfants de moins de six ans se mettent à mourir. Est-ce l'annonce de la fin de l'humanité ? Comment cette dernière pourra-t-elle faire face à ce fléau ?
En 2025, les réponses à ces questions n'ont toujours pas été trouvées. Le monde a les yeux braqués sur les quatre plus jeunes personnes encore vivantes, qui sont devenues de véritables idoles. Mais l'humanité reste elle-même : un attentat a été perpétué à Adelaïde. L'inspecteur Greene enquête. Il découvre des faits étranges, peut-être en rapport avec le syndrome...
Un premier tome qui met en place un contexte complexe
Syndrome 6/3/27 est le premier tome d'une nouvelle série de SF chez 12 bis, récente maison d'édition crée en 2008, intitulée L'Idole et le fléau. Mais pourquoi donc ce premier titre pour l'album, et ce second pour la série ?
Le thème principal de L'Idole et le fléau est la fin annoncée de l'humanité qui voit ses membres les plus jeunes mourir à l'âge exact de six ans, trois mois et vingt-sept jours (voilà l'explication pour « syndrome 6/3/27 » et pour « le fléau »). Les implications d'une telle hécatombe sont parfaitement traitées dans ce premier tome : la détresse des parents qui voient leurs enfants mourir à l'âge indiqué sans rien pouvoir y faire (la scène dont est tirée l'illustration de couverture, qui en est le parfait exemple, est poignante), les gens qui ne veulent plus faire d'enfants car ceux-ci sont condamnés et qui considèrent ceux qui en font comme des assassins (ce qui n'empêche la population mondiale d'assister à un show télévisé qui montre en direct la mort d'un enfant victime du syndrome), l'adulation des quatre individus les plus jeunes au monde...
Ce dernier point est d'ailleurs à l'origine de « l'idole » (en première approximation). Lahti de Katmandou, Sasha de Tel-Aviv, Juliana de Rome et Youss de New York étaient juste assez vieux quand le syndrome est apparu pour y échapper. Ils sont devenus des symboles sur lesquels reposent les espoirs d'une société vacillante. Vénérés, ils mènent des vies de demi-dieux et effectuent des tournées mondiales, leurs apparitions rassemblant les foules.
Inventif (bien que le thème de l'impossibilité pour les hommes de faire des enfants soit récurrent en SF – on pensera notamment au roman de P. D. James, Les Fils de l'homme), cohérent, le futur imaginé par L.-F. Bollée est passionnant.
Une enquête enracinée dans le passé de l'humanité mais qui pourrait sauver les hommes du futur
Un des premiers moments clefs de Syndrome 6/3/27 est une explosion à Adelaïde. L'album décrit le début de l'enquête des policiers australiens pour en découvrir les instigateurs. Mais une bonne partie de la BD est en fait le récit par le personnage principal, l'inspecteur John Greene, de l'apparition du syndrome et de ses conséquences.
Le lecteur est régulièrement renvoyé dans le passé, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Quel est le rapport avec 2025 ? Ce premier tome de L'Idole et le fléau ne le dévoile évidemment pas, mais les cinq premières planches, qui décrivent une cérémonie ésotérique à laquelle participe Hitler, laissent présager que le syndrome 6/3/27 pourrait avoir pour origine quelque complot nazi du XXe siècle. On reste à convaincre...
L'histoire est servie par les dessins d'Igor Kordey, mis en couleur par Len O'Grady. Si Syndrome 6/3/27 dispose d'un bon scénario, elle ne brille pas au niveau graphique. En effet, si Kordey réussit très bien les décors, les véhicules, les objets, les personnages, eux, sont souvent ratés, les visages étant particulièrement hideux dans bien des cas.
L'Idole et le fléau est une série de bandes dessinées de science-fiction qui démarre très fort, laissant planer un suspense insoutenable dans ce premier tome. À suivre.
Igor Kordey, Croate d'une cinquantaine d'années, est un dessinateur et coloriste à la carrière internationale. Il a en effet travaillé, après des débuts en Yougoslavie, aux États-Unis pour Dark Horse, DC et Marvel. En France, on le connaît pour la série Smoke (scénario d'Alex de Campi) traduite par Delcourt, mais surtout les dessins d'une partie des tomes de L'Histoire secrète (scénario de Fred Blanchard).
L'Idole et le fléau, série prévue en quatre tomes et réalisée par des pointures de la bande dessinée, est donc une saga qui s'annonce de qualité.
La fin de l'humanité est-elle en marche ?
2012. Soudainement, sans que personne n'en ait l'explication, les enfants de moins de six ans se mettent à mourir. Est-ce l'annonce de la fin de l'humanité ? Comment cette dernière pourra-t-elle faire face à ce fléau ?
En 2025, les réponses à ces questions n'ont toujours pas été trouvées. Le monde a les yeux braqués sur les quatre plus jeunes personnes encore vivantes, qui sont devenues de véritables idoles. Mais l'humanité reste elle-même : un attentat a été perpétué à Adelaïde. L'inspecteur Greene enquête. Il découvre des faits étranges, peut-être en rapport avec le syndrome...
Un premier tome qui met en place un contexte complexe
Syndrome 6/3/27 est le premier tome d'une nouvelle série de SF chez 12 bis, récente maison d'édition crée en 2008, intitulée L'Idole et le fléau. Mais pourquoi donc ce premier titre pour l'album, et ce second pour la série ?
Le thème principal de L'Idole et le fléau est la fin annoncée de l'humanité qui voit ses membres les plus jeunes mourir à l'âge exact de six ans, trois mois et vingt-sept jours (voilà l'explication pour « syndrome 6/3/27 » et pour « le fléau »). Les implications d'une telle hécatombe sont parfaitement traitées dans ce premier tome : la détresse des parents qui voient leurs enfants mourir à l'âge indiqué sans rien pouvoir y faire (la scène dont est tirée l'illustration de couverture, qui en est le parfait exemple, est poignante), les gens qui ne veulent plus faire d'enfants car ceux-ci sont condamnés et qui considèrent ceux qui en font comme des assassins (ce qui n'empêche la population mondiale d'assister à un show télévisé qui montre en direct la mort d'un enfant victime du syndrome), l'adulation des quatre individus les plus jeunes au monde...
Ce dernier point est d'ailleurs à l'origine de « l'idole » (en première approximation). Lahti de Katmandou, Sasha de Tel-Aviv, Juliana de Rome et Youss de New York étaient juste assez vieux quand le syndrome est apparu pour y échapper. Ils sont devenus des symboles sur lesquels reposent les espoirs d'une société vacillante. Vénérés, ils mènent des vies de demi-dieux et effectuent des tournées mondiales, leurs apparitions rassemblant les foules.
Inventif (bien que le thème de l'impossibilité pour les hommes de faire des enfants soit récurrent en SF – on pensera notamment au roman de P. D. James, Les Fils de l'homme), cohérent, le futur imaginé par L.-F. Bollée est passionnant.
Une enquête enracinée dans le passé de l'humanité mais qui pourrait sauver les hommes du futur
Un des premiers moments clefs de Syndrome 6/3/27 est une explosion à Adelaïde. L'album décrit le début de l'enquête des policiers australiens pour en découvrir les instigateurs. Mais une bonne partie de la BD est en fait le récit par le personnage principal, l'inspecteur John Greene, de l'apparition du syndrome et de ses conséquences.
Le lecteur est régulièrement renvoyé dans le passé, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Quel est le rapport avec 2025 ? Ce premier tome de L'Idole et le fléau ne le dévoile évidemment pas, mais les cinq premières planches, qui décrivent une cérémonie ésotérique à laquelle participe Hitler, laissent présager que le syndrome 6/3/27 pourrait avoir pour origine quelque complot nazi du XXe siècle. On reste à convaincre...
L'histoire est servie par les dessins d'Igor Kordey, mis en couleur par Len O'Grady. Si Syndrome 6/3/27 dispose d'un bon scénario, elle ne brille pas au niveau graphique. En effet, si Kordey réussit très bien les décors, les véhicules, les objets, les personnages, eux, sont souvent ratés, les visages étant particulièrement hideux dans bien des cas.
L'Idole et le fléau est une série de bandes dessinées de science-fiction qui démarre très fort, laissant planer un suspense insoutenable dans ce premier tome. À suivre.