On ne présente plus Frank Miller, connu entre autre pour Batman: The Dark Knight Returns (1986), et Sin City (1991). Il a également dirigé la version cinéma de son comic The Spirit (2008) et collaboré avec Robert Rodriguez sur l'adaptation de Sin City (2005). Il a produit en 2007 le film 300, adapté là encore de l'un de ses comics.
Sainte Terreur
Alors qu'une cambrioleuse est poursuivie par un mystérieux justicier, la ville d'Empire City est soudainement mise à feu et à sang par une attaque terroriste. Des "héros" autoproclamés d'une nuit vont alors se lancer à la recherche des terroristes, afin d'arrêter leur projet secret.
Frank Miller au plus bas de son art.
Construit comme une métaphore du 11 septembre, Terreur Sainte est finalement un gribouillage souvent incompréhensible, étalé sur fond de colère et d'injustice. Au-delà du racisme qui ressort des dialogues, ce roman graphique est tout simplement raté : dans un scénario indigent, Frank Miller fait passer deux personnages costumés comme des Luchador pour des "héros" qui vont éliminer tous les terroristes de Empire City. L'auteur se contente de mettre en scène les pires débordements d'une Amérique ultra-conservatrice avec ses outrances, et la violence aveugle pour seule perspective. Terreur Sainte ne soulève pas les vrais problèmes, ne réfléchit pas sur la façon de vivre la peur au ventre après un acte terroriste, et s'avère être un amalgame de clichés (sur les musulmans notamment) et de haine.
Même si le 11 septembre a pu ébranler l'esprit de beaucoup de gens, américains ou non, il est triste de voir Frank Miller prendre cet événement comme prétexte pour défouler ses lubies de sexe et de sang, dans un roman graphique déplorable qui ne fait pas honneur au talent de l'auteur.