Alex Scarrow est un auteur anglais, né au Nigéria. Guitariste rock, graphiste, concepteur de jeux vidéos, il devient auteur en 2006. Avec Time Riders, il s'essaie à la littérature pour adolescents.
La nouvelle Patrouille du temps
Ils sont trois. Liam, né à la fin du XIXe siècle, Maddy à la fin du XXe siècle et Sal au début du XXIe. Ils ont été chacun sauvés in extremis de la mort pour devenir les Time Riders, les gardiens de l'intégrité du Temps.
À peine leur entraînement terminé, ils se trouvent projetés dans l'action sans avoir le temps de souffler. Venu du futur, un savant a décidé de changer la conclusion de la Seconde Guerre Mondiale et de modifier la fin du XXe siècle.
Tandis que les deux filles, basées en 2001, observent les changements apportés par l'action du terroriste temporel, Liam, assisté d'un cyborg, va remonter le temps pour empêcher l'assaut contre le château d'Hitler et forcer le Temps à reprendre son cours.
Peu de chose à sauver !
Un auteur peut écrire pour les adolescents et penser qu'ils sont capables de lire n'importe quoi. Il se peut donc qu'il n'y ait aucune limite à son imagination ni à ce qu'il peut décrire. Oui, c'est vrai... avec une limite, une seule : la cohérence ! Et si cette limite est franchie, le livre perd tout intérêt.
C'est justement ce qui arrive avec Time Riders, hélas. Parlons d'abord de ce qui peut être sauvé dans cette histoire. Elle est bien écrite, pleine de rebondissements, de sentiments, avec juste ce qu'il faut d'humour. Alex Scarrow a bien suivi tous les manuels, bien appliqué les règles, conçu son livre pour qu'il plaise aux adolescents... mais sans lui-même penser à son histoire.
Les voyages dans le temps et leurs paradoxes ont déjà été largement étudiés et de grands auteurs ont écrits des livres sur ce sujet. Autant de lectures qui permettent à un auteur désireux de faire voyeger ses personnages dans le temps de se renseigner et d'éviter de sombrer dans les écueils de l'incohérence. Alex Scarrow n'en a pas pris le temps.
Prenons un exemple, tiré du livre de Scarrow.
Les personnages de Time Riders, pour parfaire leur entraînement, doivent effectuer un test. Les garçons vont changer un élément temporel et les filles vont devoir déterminer d'où vient la modification. Il s'agit donc d'effectuer une dérivation volontaire du temps, alors que leur mission est d'empêcher que cela n'arrive... Le point de rupture choisi est d'empêcher l'assassinat de J.F.K, ce qu'ils parveinnent à réaliser.
Donc, Kennedy est vivant, il n'a pas été tué à Dallas. L'année 2001 est différente, des éléments sont, parfois subtilement, altérés. Les filles trouvent l'origine, parfait, test réussi ! Il ne reste plus qu'à annuler le changement. Comment faire ? Ramener Lee Harvey Oswald devant son fusil, l'obliger à tirer ? Tirer à sa place ?
Non, les personnages se contentent d'attendre et, miracle, un autre tueur abat le malheureux président. Ha... Donc, sans que les Time Riders interviennent, le cours du temps s'est remis sur les rails. OK... Dans ce cas, il n'y aura jamais eu de changements discernables en 2001 ? Les filles ne peuvent donc pas avoir vu de modification. Donc tout le test s'écroule et avec lui la cohérence de toute l'histoire.
Ne jouez pas avec le temps...
Ce slogan est le sous-titre du livre. Il est parfaitement adapté : Auteurs, ne jouez pas avec le temps si vous n'en comprenez pas les rouages !