Steven Brust est un auteur peu connu en France, puisqu'un seul de ses romans, Agyar, est disponible en français. Outre-Atlantique, il est surtout connu pour sa série sur le monde de Dragaera; mais il a également écrit plusieurs romans qui ne sont pas situés dans cet univers, dont To Reign In Hell (son deuxième roman, datant de 1984), Agyar, ou Cowboy Feng's Space Bar and Grille, ainsi que plusieurs volumes de contes retravaillés (The Sun, the Moon, and the Stars et Brokedown Palace), et plusieurs romans écrits en collaboration : The Gypsy (avec Megan Lindholm) et Freedom and Necessity avec Emma Bull.
Sa bibliographie, ainsi que des informations et commentaires, sont disponibles sur son site personnel (http://www.dreamcafe.com/main.cgi).
Il y a longtemps, très longtemps…
Le Paradis est la seule île stable au milieu d'un océan de cacoastrum. Mais régulièrement, des Vagues de chaos viennent l'engloutir, forcant chaque ange à se battre pour sa survie et celle des autres hôtes du Paradis. Les sept anges apparus lors de la Première Vague sont les les plus puissants, les premiers nés, les dirigeants de ce territoire où l'illiaster (l'inverse exact du cacoastrum) peut être façonné pour créer et construire. Ils ont pour nom Yahweh, Satan, Lucifer, Michael, Rafael, Leviathan et Belial… Ceux des deux Vagues suivantes sont beaucoup plus nombreux, mais également beaucoup moins puissants, et ils disparaissent en nombre à chaque Vague.
Yahweh a un plan pour mettre à l'abri les anges : construire un globe où le cacoastrum n'aura pas de prise. Mais pour cela, il faut sortir au milieu du cacoastrum et y rester le temps d'achever la construction. Un plan risqué, qui sacrifiera beaucoup de vies angéliques, mais qui en sauvera un nombre plus important encore. Seulement, est ce que les anges seront prêts à risquer leur vie ? Certains pensent que l'on peut les contraindre pour le bien du plus grand nombre. D'ailleurs, Yahweh a chargé Satan du sale boulot. Mais Satan, lui, a des doutes. Et les choses vont vite dégénérer…
Du bon presque théâtre
To Reign In Hell n'est pas qu'une n ième version de la chute des anges. C'est une tragi-comédie dans la lignée de La Tragédie Humaine, de Imre Madàch (que je vous chroniquerais un jour, quand j'aurais le temps ; faut pas négliger les classiques). La structure est théatrâle, voire Shakespearienne, et du coup dans un style qui ne sera pas apprécié par tous, mais qui convient bien au sujet. C'est l'histoire d'une ambition dévorante dans un monde qui ignore tellement ce que c'est qu'ils n'ont même pas de mot pour ça. L'histoire d'un malentendu dont les conséquences s'accumulent tellement qu'il devient impossible de se réconcilier, même une fois les bases du conflit disparues. Un questionnement sur les limites de ce que l'on a le droit de faire et de dire pour le bien de tous et avec les meilleures intentions du monde. Le monde ressemble au nôtre, mais ses habitants sont à la fois très humains et parfaitement étrangers, dans la meilleure tradition du théâtre antique. To Reign In Hell est l'un des premiers romans de Steven Brust. Il y a donc quelques maladresses, mais il parvient à maîtriser l'enchaînement des circonstances et à nous surprendre malgré un dénouement connu de tous. Malgré la gravité de ses thèmes, il parvient à créer une histoire très simple, sans verser dans le sentencieux ou les bons sentiments. Aucun de ses personnages n'est vraiment " gentil " malgré leur perfection et leur amour. Ils sont noyés dans leurs doutes ou leurs certitudes, abandonnent leur capacité de décision à d'autres, ou sont gouvernés par leurs manques et leurs faiblesses. Un mélange détonnant…
Ne vous attendez pas à un roman fantastique classique : ce livre relève plutôt du théâtre, et on imagine sans trop de peine une adaptation sur les planches.
Sa bibliographie, ainsi que des informations et commentaires, sont disponibles sur son site personnel (http://www.dreamcafe.com/main.cgi).
Il y a longtemps, très longtemps…
Le Paradis est la seule île stable au milieu d'un océan de cacoastrum. Mais régulièrement, des Vagues de chaos viennent l'engloutir, forcant chaque ange à se battre pour sa survie et celle des autres hôtes du Paradis. Les sept anges apparus lors de la Première Vague sont les les plus puissants, les premiers nés, les dirigeants de ce territoire où l'illiaster (l'inverse exact du cacoastrum) peut être façonné pour créer et construire. Ils ont pour nom Yahweh, Satan, Lucifer, Michael, Rafael, Leviathan et Belial… Ceux des deux Vagues suivantes sont beaucoup plus nombreux, mais également beaucoup moins puissants, et ils disparaissent en nombre à chaque Vague.
Yahweh a un plan pour mettre à l'abri les anges : construire un globe où le cacoastrum n'aura pas de prise. Mais pour cela, il faut sortir au milieu du cacoastrum et y rester le temps d'achever la construction. Un plan risqué, qui sacrifiera beaucoup de vies angéliques, mais qui en sauvera un nombre plus important encore. Seulement, est ce que les anges seront prêts à risquer leur vie ? Certains pensent que l'on peut les contraindre pour le bien du plus grand nombre. D'ailleurs, Yahweh a chargé Satan du sale boulot. Mais Satan, lui, a des doutes. Et les choses vont vite dégénérer…
Du bon presque théâtre
To Reign In Hell n'est pas qu'une n ième version de la chute des anges. C'est une tragi-comédie dans la lignée de La Tragédie Humaine, de Imre Madàch (que je vous chroniquerais un jour, quand j'aurais le temps ; faut pas négliger les classiques). La structure est théatrâle, voire Shakespearienne, et du coup dans un style qui ne sera pas apprécié par tous, mais qui convient bien au sujet. C'est l'histoire d'une ambition dévorante dans un monde qui ignore tellement ce que c'est qu'ils n'ont même pas de mot pour ça. L'histoire d'un malentendu dont les conséquences s'accumulent tellement qu'il devient impossible de se réconcilier, même une fois les bases du conflit disparues. Un questionnement sur les limites de ce que l'on a le droit de faire et de dire pour le bien de tous et avec les meilleures intentions du monde. Le monde ressemble au nôtre, mais ses habitants sont à la fois très humains et parfaitement étrangers, dans la meilleure tradition du théâtre antique. To Reign In Hell est l'un des premiers romans de Steven Brust. Il y a donc quelques maladresses, mais il parvient à maîtriser l'enchaînement des circonstances et à nous surprendre malgré un dénouement connu de tous. Malgré la gravité de ses thèmes, il parvient à créer une histoire très simple, sans verser dans le sentencieux ou les bons sentiments. Aucun de ses personnages n'est vraiment " gentil " malgré leur perfection et leur amour. Ils sont noyés dans leurs doutes ou leurs certitudes, abandonnent leur capacité de décision à d'autres, ou sont gouvernés par leurs manques et leurs faiblesses. Un mélange détonnant…
Ne vous attendez pas à un roman fantastique classique : ce livre relève plutôt du théâtre, et on imagine sans trop de peine une adaptation sur les planches.