Sui Ishida est un mangaka né dans la préfecture de Fukuoka. Il publie dans le Miracle Jump numéro deux de 2011 un one-shot intitulé Tokyo Ghoul. Celui-ci se verra récompensé par le prix d’excellence du Grand Prix du magazine Young Jump. Aujourd’hui, la série Tokyo Ghoul compte huit volumes parus et se poursuit au Japon.
Les monstres sont parmi nous
Les monstres sont parmi nous
A Tokyo sévissent des goules, monstres cannibales se dissimulant parmi les humains pour mieux s’en nourrir. Etudiant timide, Ken Kaneki est attaqué par l’un de ces monstres et ne doit sa survie qu’à la greffe des organes de son agresseur... Remis de son opération, il réalise peu à peu qu’il est incapable de se nourrir comme avant, et qu’il commence à ressentir de l’appétit envers ses congénères... C’est le début d’une descente aux enfers pour celui qui est devenu un hybride mi-humain, mi-goule.
Que faire quand on devient un monstre ?
L’univers de Tokyo Ghoul a ceci de particulier qu’il se déroule dans un Tokyo qui ressemble à s’y méprendre au nôtre, mais avec le postulat de l’existence des goules, des créatures qui se nourrissent de chair humaine. Ces dernières vivent cachées au milieu des humains, et c’est ce que le héros va découvrir à ses dépens : victime de l’un de ces monstres, il réussit à survivre, mais au prix d’une lente transformation... des changements qu’il tente de nier dans un premier temps, mais qu’il est bien obligé d’accepter ensuite. L’occasion pour lui et le lecteur de découvrir un autre monde en marge du premier, avec ses règles et ses codes de conduite, un univers finalement pas si éloigné de la société humaine.
Ce premier tome nous confronte très vite aux goules : le récit est rythmé, ce qui n’empêche pas l’auteur de le ponctuer de nombreuses références littéraires qui viennent enrichir l’histoire et la mettre en perspective, comme la Métamorphose de Kafka. Le héros s’avère assez peu sûr de lui, et plein d’interrogations quant aux conséquences de sa transformation et son nouveau statut. Le mangaka s’intéresse beaucoup à la psychologie des personnages et à leur évolution dans cet univers sombre et sans pitié. Les dessins sont au diapason, avec des visages qu’on distingue bien les uns des autres, avec un travail sur les expressions particulièrement précis. Les décors sont également suffisamment détaillés, avec un jeu sur les lumières du plus bel effet pour planter l’ambiance.
Ce manga au héros profondément humain commence de très belle façon, et laisse augurer de du meilleur pour la suite !