Pierre Grimbert est né en 1970. Ecrivain de grand talent, il est récompensé par le prix Julia Verlanger en 1997 pour le cycle de Ji. Certains voient même en lui l'égal d'un Tolkien ou d'un Eddings. Il est vrai que cette saga épique n'a pas à pâlir de la comparaison. Actuellement, il se consacre plus à la jeunesse. Ses derniers ouvrages sont Le Guetteur de dragon et La Formule rouge. De plus, une réédition et une suite de La Malerune sont sorties aux éditions Mnémos.

Meurtres en séries

Aux travers de différents royaumes, des hommes et des femmes meurent assassinés. Ce qui, pris indépendamment pourrait paraître anodin, est franchement suspect pour celui qui sait regarder. Au premier abord, rien ne relie ces meurtres. Aucun lien de parenté n'existe entre les victimes qui ont des âges et des statuts complètement différents. Alors, pourquoi ? C'est bien la question que se posent les rares survivants. Pour eux, il n'y a qu'une seule réponse : ils sont tous des descendants des ambassadeurs emmenés sur l'île de Ji par Nol l'étranger 118 ans plus tôt et quelqu'un veut les faire disparaître. Mais qu'y a-t-il exactement sur cette île longue d'à peine 10 km ? Grigan, Léti, Dame Corenn, Bowbaq, Rey et Yann sont bien décidés à l'apprendre avant qu'ils ne se fassent tuer à leur tour. Ils doivent aussi découvrir qui ne veut pas que les secrets de Ji soient percés. Commence alors une course poursuite à travers toutes les contrées, une course pour la survie et pour la vérité.

Haut en couleurs

Haut en couleurs et très bien romancé, voici un petit cycle qui mérite d'être reconnu. L'auteur a eu une excellente idée en écrivant cette histoire : éviter d'avoir un personnage principal et un enfant élu. Il a aussi créé un univers cohérent, très complexe et qui tient la route. Quant aux personnages, ils sont très bien étudiés. Chacun a son caractère propre et les conflits qui peuvent survenir au sein du groupe accentuent la crédibilité de l'intrigue. Comme dans toutes quêtes, on y retrouve l'initiation, le passage d'un état vers un autre. Et comme c'est souvent le cas en fantasy, elle s'effectue sur les deux enfants Yann et Léti. Tous les deux vont devenir adultes et apprendre un art. Pour Yann, ce sera celui de la magie et pour Léti celui du combat à l'épée, ce qui prend pas mal de clichés à contre-pied et c'est une très bonne chose. Pierre Grimbert a une plume fluide et agréable à lire, ce qui permet de s'évader rapidement et de chevaucher aux côtés des héritiers dans leur fuite.