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Top 10 des meilleurs mangas de SF
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Top 10 des meilleurs mangas de SF

Ce ne sont pas les excellentes séries de manga qui manquent, il y en a pour tous les goûts et dans tous les genres. La science-fiction est bien servie en œuvres majeures, et il n’est pas forcément évident de s’y retrouver dans la profusion de titres disponibles. Pour vous aider à y voir plus clair, le présent article va passer en revue une sélection de dix séries de mangas de science-fiction, que tout amateur se doit d’avoir lu. Suivez le guide !

Akira – Katsuhiro Otomo (Glénat)


C’est l’un des premiers mangas publiés en France, par Glénat en 1991. Dans un Japon en reconstruction après la troisième guerre mondiale, la ville de Néo-Tokyo est parcourue par des bandes de motards désœuvrés. L’un d’eux, Tetsuo, est capturé par les militaires, qui l’utilisent dans le cadre d’expériences ultra-secrètes. Il finira par s’évader, mais il reviendra changé… Akira fait écho aux angoisses qui traversent la société japonaise, notamment après la deuxième guerre mondiale, et reste par bien des égards encore d’actualité. Les bandes de jeunes qui s’opposent aux adultes représentés par le pouvoir militaire, l’essor de nouvelles religions… et les pouvoirs psis chers à Katsuhiro Otomo, qu’il mettait déjà en scène dans Dômu, Rêves d’enfant. Un incontournable !

Gunnm – Yukito Kishiro (Glénat)


Gally est une cyborg qui se réveille dans un monde dévasté. Amnésique, elle va partir à la découverte d’un environnement violent et sans pitié. Au fur et à mesure de ses pérégrinations, elle en apprend davantage sur elle et le monde qui l’entoure, et son innocence est en complet décalage avec cet univers où règne la loi du plus fort. La jeune femme n’est toutefois pas sans défense… Gunnm est un manga d’une grande richesse : critique sociale, réflexions philosophiques, la quête initiatique de l’héroïne la mènera à dépasser sa condition de départ. Si le propos est dur, et la critique de nos sociétés modernes féroce, le manga reste finalement assez positif, et Gally est une lueur d’espoir dans un monde en perdition. Une très belle série, dont la suite, Gunnm Last Order, reste toutefois dispensable.

Blame! – Tsutomu Nihei (Glénat)


Killee est un enquêteur mandaté par le bureau gouvernemental. Il parcourt un immense bâtiment à la recherche d'un terminal génétique et d’un porteur de gènes sains. Il rencontre une scientifique au cours de sa quête, et ils affronteront de nombreuses factions différentes, avec leurs propres objectifs. Tsutomu Nihei a une formation d’architecte, et cela se ressent dans l’agencement des cases de son manga. Il créé une œuvre à part, hybride, où le décor dans son ensemble devient un personnage à part entière. Dans un registre un peu différent, l’approche du décor rappelle le travail de Schuiten et Peeters sur les Cités Obscures. Blame! est un manga déroutant mais fascinant, et qui ne laissera en tout cas pas indifférent.


Pluto – Naoki Urasawa (Kana)


Dans un monde où les robots vivent au côté des humains, et pour certains comme des humains, une vague d’assassinats de robots et de chercheurs a lieu. L’inspecteur Gesicht (lui-même un robot) est chargé de l’enquête. Ce manga est l’adaptation sous forme de thriller d’une histoire d’Astro Boy, un hommage de Naoki Urasawa à l’une des histoires qu’il avait appréciée dans son enfance. Le récit est profondément touchant et les robots présentés sont d’une humanité confondante. L’auteur aborde aussi de manière astucieuse des sujets tels que le racisme et les discriminations, et ne sombre jamais dans le manichéisme. Comme à son habitude, ses personnages sont complexes et fouillés, et si le tout se termine un peu vite (8 volumes au total), on évite les longueurs dont souffrait 20th Century Boys. Pluto est un très bel hommage à l’œuvre d’Osamu Tezuka.

Erased – Kei Sanbe (Ki-oon)


Satoru est un mangaka qui ne parvient pas à faire décoller sa carrière, et qui travaille comme livreur de pizza pour arrondir ses fins de mois. Il est aussi doté d’une singulière capacité : il peut revenir quelques minutes en arrière avant un accident qui se déroule près de lui. Un événement soudain le projette 18 ans en arrière, où il pourra peut-être arrêter l’assassin de trois de ses camarades. Ce manga est une vraie réussite, un thriller temporel qui nous tient en haleine jusqu’à sa magnifique conclusion. Le récit est parfaitement maîtrisé de bout en bout, et l’auteur évite avec brio les écueils récurrents liés aux paradoxes temporels. Une petite perle pour amateurs de SF et de polar !

Ghost in the shell – Masamune Shirow (Glénat)


La major Motoko Kusanagi appartient à une section d’élite de la police criminelle, la section 9. Le manga raconte la traque du Marionnettiste, un cybercriminel insaisissable. Le cyberpunk poussé dans ses retranchements. La frontière entre l’homme et la machine n’aura jamais été aussi mince que dans le manga de Masamune Shirow – quand la quasi-totalité de votre corps est composé d’éléments cybernétiques, ou quand les IA réclament un statut à part entière, difficile de définir l’humanité ! Qu’est-ce qui nous définit ? Qu’est-ce que l’âme ? Autant de réflexions sur le rapport de l’homme à la machine amenées par ce classique du cyberpunk, adapté de main de maître par Mamoru Oshii.

Full Metal Alchemist – Hiromu Arakawa (Kana)


Les frères Elric ont essayé de ramener leur mère à la vie grâce à l’alchimie, mais en outrepassant les règles qui en régissent l’usage, ils payent un prix exorbitant : Edward perd un bras et une jambe, et Alphonse l’intégralité de son corps. Son frère parvient à fixer son âme dans une armure de métal. Il s’en suit une longue quête pour récupérer leurs corps… L’univers du manga évoque l’Europe du début du vingtième siècle. L’alchimie est considérée comme une véritable science, même si ses effets peuvent s’apparenter à de la magie. Les personnages sont fouillés, ont tous leur part d’ombre, et le récit est haletant debout en bout, avec une très belle fin pour ne rien gâcher.

Wombs – Yumiko Shirai


Les First se sont installés sur la planète Jasperia et l’ont terraformée, mais l’arrivée des Second déclenche une guerre. Vingt ans plus tard, Mana Oga est choisie pour intégrer les « forces spéciales de transfert », une unité d’élite uniquement composée de femmes, et qui acquiert la capacité de téléportation après qu’on leur implante dans l’utérus des fœtus parasites. Elle devra s’entraîner dur pour participer à un conflit qui la dépasse… Récompensé par le Seiun Award 2017 (Grand prix de la SF japonaise), cette ouvre est intéressante à plus d’un titre ! Elle aborde des thèmes tels que la colonisation et les discriminations, mais aussi la place des femmes dans la société, la lutte des classes… et bien d’autres choses qu’on ne développera pas ici, tant les deux premiers volumes sont riches de réflexions et perspectives ! La série fera 5 volumes au total, mais on attend déjà le troisième avec impatience.

Eden – Hiroki Endo


Un mystérieux virus ravage la population humaine. Le récit au début suit deux enfants immunisés, entraînés dans la tourmente de la guerre. Sur une base somme toute classique, le manga développe un propos d’une rare complexité, avec beaucoup d’enjeux dont tous ne sont pas résolus à sa conclusion – Eden pose beaucoup de questions, et si cela peut paraître frustrant, c’est aussi ce qui en fait tout l’intérêt : l’auteur ne se contente pas de nous mâcher le travail avec des réponses toutes faites, il invite le lecteur à réfléchir par lui-même, et à trouver ses propres réponses. La série est longtemps restée indisponible, et la récente réédition est l’occasion de découvrir un manga qui se mérite, mais qui reste en tête longtemps.

Planètes – Makoto Yukimura


Hachimaki est récupérateur de débris spatiaux sur le Toy Box. Et il n’a qu'une obsession : embarquer sur un des vaisseaux explorateurs de Jupiter. Mais l'espace n'est pas toujours le monde idyllique que l'on imagine. Makoto Yukimura a un don pour saisir le merveilleux à partir de si peu de choses… pas de grands héros ici, mais des gens comme les autres avec leurs aspirations et leurs rêves. À travers eux, il met en scène tout ce qui fait l’attrait de l’exploration spatiale, sans en omettre les dangers. Planètes est une petite merveille de poésie, qu’on vous recommande chaudement !

 

Et il existe encore bien d’autres titres : on aurait pu citer L’Attaque des titans (un peu trop bavard peut-être), les univers de Leiji Matsumoto (Albator), de Buichi Terasawa (Cobra)… ou encore Serii de Takehito Moriizumi, publié chez Atelier Akatombo, qui aborde le thème des robots de manière intelligente et sensible. Et on s’arrêtera là, il y a déjà de quoi faire !

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