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Ultima

Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 30/04/2005  -  livre
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Ultima

La collection Anticipation du Fleuve Noir n'a offert à la plupart de ses auteurs qu'une gloire discrète, certes, mais auprès d'un public à la fidélité exemplaire. Pour ceux-là, le nom d'Alain le Bussy est plus que familier. Logique donc qu'il finisse par se retrouver au catalogue de Rivière Blanche, qui poursuit tranquillement son travail de résurrection de cette SF pas bégueule qui assume sans complexe sa légèreté mais qui a su faire rêver des générations entières de lecteurs.

Avec Ultima, elle nous offre un space op façon speculoos, torché, vernis, encadré en 195 pages chrono.

Intérieur – Nuit éternelle de l'Espace intersidéral – Le prince Cassius sort de son caisson d'hibernation.

Héritier du trône des Six Planètes, il fait l'apprentissage de son futur devoir en visitant ses dominions disséminés dans tout l'Amas Romanique.

Bras galactique isolé, parce que jouxtant une nébuleuse qui le coupe du reste de l'univers, l'Amas Romanique doit sa liberté aux ancêtres de Cassius, et tout particulièrement à Hedrick IV. Ce dernier, huit cents ans auparavant, fut le seul en mesure de repousser la menace des Malarans, ces représentants d'un empire guerrier venu d'au-delà de la Nébuleuse, et qui furent à deux doigt d'annexer l'Amas. C'est au cours des tout derniers jours de la guerre, alors que les envahisseurs semblaient prêts à fondre sur Ultima, sa capitale, qu'Hedrick, aidé de ses six paladins parvint à les défaire au terme d'une bataille devenue depuis légendaire. Un héritage lourd à porter pour ses successeurs, comme ne va pas tarder à l'apprendre Cassius.

Alors qu'il est enfin de retour sur Ultima, et qu'il se rend en cortège au Palais Royal, un attentat perpétré contre sa personne fait diversion le temps qu'un missile vienne détruire une partie du palais. Son père, le roi, et plusieurs autres membres de sa famille vont y laisser la vie. Cassius, sauvé grâce aux réflexes d'Hergill, son énigmatique garde du corps, monte alors sur le trône d'Hedrick sans y avoir été vraiment préparé. Il est encore jeune, inexpérimenté et découvre un royaume au bord de la ruine, rongé par les querelles intestines et les luttes de pouvoir. Dans sa belle candeur, il est la proie idéale pour les ambitieux, les conspirateurs et les traîtres.

Avec son rythme échevelé, son intrigue convenue, et son tout petit format, Ultima n'affiche aucune ambition, à part celle de vous divertir. Et Alain le Bussy parvient sans la moindre peine à remplir son contrat. L'homme a du métier, et ça se sent. Il sait construire une intrigue, planter un décor en trois lâchés de couleur, et, cerise sur le gâteau, il écrit superbement. On entre dans son histoire comme dans une paire de pantoufles, avec la même aisance, et le même sentiment de confort. On s'amuse de voir arriver ce que l'on avait deviné, et on se laisse entraîner sans bouder son plaisir. C'est bien fait, bien troussé, bien amené. Du de luxe replica en somme. Cette fois encore les amateurs du genre se retrouveront en terrain familier, mais les plus réfractaires à ce que l'on a pu appeler de la SF de gare, pourront tout de même y trouver leur compte, voire – pourquoi pas - apprendre à aimer le goût un peu suranné de ces petites gourmandises d'un autre âge dont Rivière Blanche a choisi de se faire une spécialité.

Alors si comme moi vous venez de finir le dernier Dantec, ne cherchez plus, Ultima est le livre dont vous avez besoin pour vous refaire une santé.

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