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Un Faune sur l'épaule

Frank (Scénariste, Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/04/2003  -  bd
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Un Faune sur l'épaule

En 1973, à 18 ans, Frank participe à un concours du Journal de Spirou et deux de ses planches sont retenues. Depuis, il ne cesse de collaborer au magazine des éditions Dupuis, avec, entre autres, sa série Broussaille. Frank est également l'auteur de Zoo et de Vincent Murat, comme un animal en cage, toujours sur le même thème, la défense de la nature et des animaux. Mais ne l'affublez pas du terme " écologiste ", il n'aime apparemment pas cela. Pas besoin d'étiquette pour défendre les causes essentielles… Cinquième volet des aventures du jeune poète défenseur de la nature, Un Faune sur l'Epaule s'écarte un peu de la ligne habituelle de la série (de l'aventure avec un rien de fantastique).

Le dit du Faune

Lors des trois derniers épisodes de ses aventures, Broussaille a appris à voir ce qu'il y a derrière les choses et à croire en la magie. De fait, dans Un Faune sur l'Epaule, il la crée en cherchant en lui ce que le monde n'est plus capable d'inspirer, pris dans une mondialisation qui transforme les hommes en consommateurs et les forêts en parkings.

Perdu dans une de ces failles temporelles qui font pester la plupart des gens (avoir raté le bus et devoir attendre…), Broussaille décide de vagabonder un moment. Le temps perdu n'existe pas. Là, il parle aux arbres… qui lui répondent… et, entre un chien géant et féroce qui est la peur des hommes et quelques pensées sur le matérialisme de notre monde, apparaît le Faune.

" L'homme est un S.L.F… Sans Lumière Fixe "

" A chaque fois qu'un enfant dit qu'il ne croit pas aux fées, l'une d'elle meurt, écrivait James Barry. "
" On a tous besoin d'un Faune sur l'Epaule, semble ajouter, optimiste, Frank. "
Un faune pour guide ou en consolation, un faune pour ne pas perdre de vue l'essentiel… Un faune pour combattre, comme Broussaille, l'incompréhension et la destruction d'un monde qui préfère les feuilles vertes lorsqu'elles sont ornementées d'un joli sigle à une barre. Le Faune est par essence le lien entre les hommes et les dieux. Il est également le gardien de la nature. Il était donc logique que Frank, dont les albums tendent toujours à défendre la nature et les animaux, choisisse cette créature mythologique, souvent boudée par le fantastique et la fantasy, pour guider le candide Broussaille.

Poétique, drôle, pudique, d'une justesse qui tient du bon sens le plus élémentaire, il suffit de s'y plonger pour retrouver le lien essentiel au monde de la magie et aux valeurs perdues de l'enfance. Car s'il y a de la magie dans cet album, c'est surtout cette simple magie qui impose la féerie comme une croyance inéluctable, cette féerie humaine… Qu'on évoque la conscience par un faune, une fée ou par tous les saints du paradis, la conviction d'être dans le bon, d'être du côté de ce qui préserve, remplace toutes les théories. Et nous éloignent un peu plus de l'idée qu'on peut construire des stations balnéaires sur une nappe de pétrole pour soigner les gens de leur stress et de leur culpabilité.

Derrière la douceur du trait, on trouve la douceur du mot. Certains romans, certains albums, deviennent des pansements à l'âme… Un faune sur l'épaule fait partie de cette catégorie. C'est un baume contre la désillusion, une toute petite lumière, une halte dans le songe d'un poète effrayé par le monde qui l'entoure… A faire lire aux rêveurs, aux pessimistes et aux cyniques qui sont souvent un mélange des deux…

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