Jean-Pierre Andrevon est un auteur français prolifique. Il a produit nombre polars, romans d’épouvante, de science-fiction ou de jeunesse et plusieurs anthologies. Parmi ses œuvres les plus connues on compte Gandahar, Le Travail du furet, Sukran (Grand Prix de l’Imaginaire 1990) ou Le Monde enfin (Prix Julia Verlanger 2006).
Hâ-houuuu… Hâ-houuuu…
Tel est le râle des morts qui sortent un beau jour de leurs tombes pour reconquérir le monde qu’ils ont abandonné.
Car subitement, sans crier gare, sans que l’on puisse l’expliquer, les morts reprennent vie.
Au début, ils sont inoffensifs, et on s’en débarrasse facilement. Certes, ils sentent mauvais et quand un cadavre ambulant tambourine à votre porte, ce n’est pas agréable. Et puis quand mémé ou pépé, que vous n'avez pas vu depuis un bail, vient vous rendre une visite, c'est touchant.
Mais au fil des jours, ils sont de plus en plus nombreux et ils finissent par devenir un peu trop affectueux, à leur manière, en mangeant la cervelle des bons citoyens français.
L’Humanité – vivante – connaît-elle ses dernières heures ?
Un Andrevon typique
L’histoire se déroule dans notre bonne vieille France. On suit le bouleversement que connaît notre pays (et accessoirement le monde entier) par l’intermédiaire d’un homme ordinaire pris dans la tourmente. Il raconte son histoire dans un journal, en employant un ton légèrement sarcastique. C’était déjà avant le retour des morts un citoyen légèrement désabusé. Les malheurs dont il fait l’expérience, en même temps que les autres Français, n’arrangent rien à son état d’esprit.
C’est en fait le ton habituel qu’emploie Andrevon pour ses romans. Ecologiste, auteur engagé, il ne rate jamais une occasion de critiquer les absurdités de notre société et de nos politiques. Il se moque avec intelligence de nos attitudes et habitudes, parfois stupides et souvent hypocrites.
Mais Un horizon de cendres ne se veut pas un roman moralisateur, c’est avant tout un petit roman d’épouvante ayant pour objectif de divertir son lecteur. L’humour noir distillé au fil des pages n’est pas pour rien dans l’amusement que nous procure ce livre.
Avec ses courts chapitres, et rythmé par l’écriture simple et efficace d’Andrevon, Un horizon de cendres se lit vite. On dévore les deux cent cinquante pages en un rien de temps. Même si l’action tarde un peu à s’installer. Il faut une moitié du roman pour que l’auteur mette en place son univers (le nôtre avec des zombis en plus !) et nous fasse connaître son personnage principal. Puis les choses sérieuses commencent et là, Andrevon ne laisse plus de répit au lecteur.
Il y a toutefois un moment de détente pour les personnages sous pression. C’est l’habituelle scène de sexe, presque la signature de l’auteur, qu’il nous livre avec force détail.
La chronique de 16h16 !