Un peu d’actu et de comics-15

SuperWorld 1, Ghetto Party, Jean-Marc Rivière, Francesca Follini, Delcourt.

Il y a quinze ans, les premiers super-héros se sont sacrifiés pour sauver l'humanité d'une attaque extraterrestre. Malheureusement ils manquent désormais cruellement à leurs enfants qui sont devenus des ados. Ayant eux aussi des pouvoirs, ils portent des bracelets qui les inhibent et sont consignés dans un quartier luxueux près de la Tour Eiffel à Paris. Un quartier qui est en fait une vraie prison.

Tamara et Kevin font partis de ces orphelins. Si la jeune fille a le sens des responsabilités, son frère est lui un jeune âne bâté qui cherche des sensations fortes. La mort de leur grand-père va bouleverser leur vie.

 

Comics à la française, Superworld peut se targuer d'un bon début. L'intrigue est un peu maigre mais la description de ces ados dotés de super pouvoirs et en manque d'encadrement parental est plutôt bien vue. Evidemment, la situation ne peut que dégénérer. Ils sont jeunes, ils manquent de repères et on leur interdit de sortir de leur prison à ciel ouvert. Autant dire que tous les ingrédients d'une rébellion sont réunis. On lira le deuxième tome avec intérêt...

Harbinger 1, L'éveil de l'Oméga, Joshua d'Ysart, Khari Evans, Lewis Larosa, Matthew Clark et Jim Muniz. Panini.
 

Peter est lui aussi un ado avec des supers pouvoirs. Il peut notamment entendre les pensées de tous les gens qu'il croise, et leur imposer sa volonté. Poursuivi par les autorités, il a la mauvaise idée avec son ami Joe de revenir dans le quartier de son enfance et d'investir une maison abandonnée. Evidemment sa planque va vite être découverte par des gens "qui lui veulent du bien". Mais confronté au monde des adultes, Peter a bien du mal à choisir son camp. 

La réalité est bien plus sombre pour Peter que pour les ados de Superworld. Il a également plus d'épaisseur à cause des épreuves qu'il traverse et des tourments qu'il endure. Lui aussi va devoir apprendre et grandir mais c'est bien plus dangereux dans son cas. Là encore la rébellion couve avec comme enjeu le choix du héros. Deviendra-t-il plutôt gentil ou le pire super-méchant que la Terre ait jamais porté ?

Si le début est assez intéressant, on ne peut que regretter la simplification de l'histoire une fois que la colère de Peter explose. Là on bascule dans des combats et une épreuve de force qui nous laissent un peu sur notre faim. On jettera quand même un oeil à la suite...

Dan tome 1, L'invulnérable, de David Lapham et Rafael Drtiz. Panini.
 

Qui est Dan ? D'où vient-il ? Le peu que l'on sait de lui c'est qu'il est invulnérable. Impossible de le blesser, impossible de le tuer, il résiste à tout, et surtout au pire. Les explosions, les balles, les chutes, rien ne parvient à lui faire ne serait-ce qu'une égratignure. Seule contrepartie, il a une mémoire de poisson rouge, incapable de se souvenir de plus de quelques jours en arrière. Mais loin d'être inquiet à cause de cette amnésie, il compense par une bonhommie et une joie de vivre qui font envie. Lorsqu'une jeune fille l'aborde en affirmant qu'il est son père, il ne peut que se laisser entraîner dans une nouvelle aventure qui sera de toute façon sanglante.

Dan est une sorte d'anti-héros total. Sans mémoire donc sans passé, sans blessure secrète, sans esprit torturé, il se balade avec un sourire bon enfant, même lorsqu'il vient de tuer 25 personnes. Il n'a même pas de musculature impressionnante, plutôt le ventre d'un buveur de bière, et il est plus tee-shirt crade que combinaison moulante.

Bref, vous l'aurez compris, ses aventures sont plus un prétexte à sourire qu'à frissonner. C'est une sorte de caricature des super-héros. Evidemment on pourra être gêné par cet absence de caractère. A nous aussi il n'offre pas de prise. Ce n'est pas très grave. L'essentiel est ailleurs. Un album qui mérite qu'on s'y attarde.