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Un peu d’actu et de comics-9
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Un peu d’actu et de comics-9

The Cape, de Joe Hill, Milady.
 
Mon libraire est un mec bien. Depuis quelque temps, on discute pas mal édition et comics. Du coup quand il me recommande quelque chose, je lui fais confiance (allez le voir, c'est BD Fix à Chambéry). C'est lui qui m'a parlé de The Cape de Jason Ciaramella et Zach Howard. Et j'avoue qu'il a bien fait, même si j'ai quelques bémols à apporter. Basé sur une histoire de Joe Hill, le fils de Stephen King, cet album raconte la vie gâchée d'Eric, des années après un accident alors qu'il jouait avec son frère dans un arbre. Accablé de migraines terribles suite à sa chute, il est devenu un ado puis un jeune homme taciturne, enchaînant les petits boulots et assistant à l'ascension sociale de son frère. Après le départ de sa petite amie et alors qu'il a dû retourner vivre chez sa mère, il retrouve la fameuse cape qu'il portait le jour de l'accident. Et comme par magie, il se met à voler. On se dit alors qu'il va surmonter ses difficultés et se débarrasser de ses habits de looser. Mais au lieu du succès, il va choisir le côté sombre de la force et se venger de ses proches. Trop de rancunes, trop de haine... On a du mal à saisir ce qu'il leur reproche, mais cela ne l'empêche pas de le dire avec leur sang. On bascule alors dans l'horreur lors d'une scène incroyable avec son ex petite amie.
 
L'idée est assez intéressante. Voilà un type qui au lieu de devenir un super héros, ou un super méchant cherchant à s'enrichir, décide de détruire le monde autour de lui. Pas de compromis, de compassion ou de remords. Rien qui ne puisse le raisonner... Il est une boule de noirceur qu'aucune lueur d'espoir ne vient éclairer. Et il n'y aura pas de happy end. Si j'ai aimé le parti pris du scénario, celui-ci aurait mérité peut être un peu plus d'ambition. On reste sur une ligne finalement assez simple et le héros est trop monolithique pour pouvoir attirer ne serait-ce qu'un peu de sympathie. Sa vendetta est incompréhensible et inexcusable, de bout en bout. Du coup on reste un peu en dehors de ce comics. Mon libraire n'avait donc que partiellement raison de me le conseiller... (mais je lui pardonne totalement). 
 
Road rage, Joe Hill, Stephen King, Richard Matheson, Paninin.
 
En revanche, je partage tout à fait son avis sur Road Rage. Pour tout vous dire, il m'avait fortement déconseillé cet album qui contient deux histoires : l'adaptation en comics de Duel, le film réalisé par Steven Spielberg sur un texte de Richard Matheson, et Pleins Gaz, un récit de Joe Hill et Stephen King, père et fils ayant travaillé ensemble. Et mon libraire avait raison... (d'ailleurs je l'ai acheté dans une autre librairie, en douce...).

Dans les deux histoires, un énorme camion pourchasse ses proies (Un automobiliste dans la première et un groupe de motards dans la seconde) sur les routes américaines, sans pour autant que l'on en connaisse les raisons. C'est une sorte de cauchemar moderne, de monstre du bitume. Christine n'est pas loin...

Bon, on va faire simple, les deux récits sont un peu convenus et on a du mal à ressentir ne serait-ce qu'un frisson. Si c'est parfois efficace en littérature ou au cinéma, la mise en scène d'un tueur sans visage, sans histoire et sans motif (ou presque) ne fonctionne pas en BD, tout du moins dans celle-ci. Il est trop désincarné. Peut-être aussi que la route fait un peu moins partie de notre imaginaire que dans les décennies précédentes... Quant aux dessins, ils sont un peu datés eux aussi. Finalement le plus intéressant, ce sont les deux textes d'introduction de Stephen King et Joe Hill, levant un peu le voile sur leur relation père-fils...

American Vampire 3, le Fléau du Pacifique, Scott Snyder, Rafael Albuquerque et Daniel Zezelj. Urban Comics.
 
L'achat d'American Vampire ne doit rien à mon libraire. Cette série a été un vrai choc dès les deux premiers albums, donnant un coup de fouet au mythe, notamment en raison de son personnage principal Skinner Sweet, un vampire parfaitement en phase avec son époque et particulièrement cruel et retord.
 
Dans ce troisième album, le mari de la jolie Pearl est envoyé au front pendant la seconde guerre mondiale sur une petite île du pacifique infestée par un nouveau genre de vampires. Lorsqu'elle apprend que Skinner n'est pas très loin, Pearl se lance au secours de son bien-aimé...
 
American Vampire est une série particulièrement remuante. L'action est reine et les péripéties s'enchaînent à tout allure. Mais ce qui est vraiment intéressant, c'est cette drôle de relation à travers le temps entre Pearl et Skinner, entre attirance et haine. Ce dernier a beau être un être sans scrupule, il est séduisant par son côté incontrôlable et fou. Et surtout par rapport au héros de The Cape, on peut presque comprendre son comportement au vu du contexte (pas toujours hein... Disons simplement que ce n'est pas forcément le pire des vampires). Résultat on se laisse bien volontiers avoir par ce nouvel épisode, avec en prime une nouvelle race de vampire à découvrir. Si vous aimez les buveurs de sang, cette série est indispensable !

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