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Un Zèle imbécile

Nicolas Pothier (Scénariste), Frédérik Salsedo (Dessinateur), Greg Salsedo (Coloriste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/12/2005  -  bd
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Un Zèle imbécile

Ces deux auteurs joyeusement irrévérencieux envers les héritiers de Barbe Rousse arpenteraient-ils ensemble la Croix du même nom ? A moins qu’ils n’écument les bouchons en chœur pour clore hermétiquement les bouteilles jetées à la mer ! Le communiqué de presse ne le dit pas ; à chacun de laisser voguer son imagination quand on apprend qu’ils vivent tous deux à Lyon.

Quand il consent à ses planches abandonner, Nicolas Pothier fait dans les coquilles (dans Bodoï avec la complicité des lecteurs il relève les incongruités des BD publiées) et les cuirassés (cf la tortue des légionnaires romains dans Astérix qu’il a adapté pour les consoles).
Frédérik Salsédo après des études à l’Emile-Colh, plutôt que d’écoper d’années de galère à ramasser les copeaux dans son taille-crayon pour remplir la litière de son chat, a eu le vent en poupe dès son premier album, le tome 1 de Ratafia. Et comme le noir lui va si bien, il a dérivé vers le pavillon acoustique pour un James Brown de la collection Nocturne Jazz…

Le troisième homme de l’équipage, Greg Salsédo, dans ses coloris souvent vifs mais qui savent s’adoucir, s’épaissir quand l’intrigue l’exige donne un relief supplémentaire et une lisibilité accrue aux trouvailles des deux autres.

L’Hédogon et l’hédonisme


Rater les deux premiers trésors promis par le lot de 9 cartes passe encore, on peut mettre ça sur le dos de la scoumoune (normal avec une femme à bord). Mais accoster sur une île et découvrir que le trésor n’était qu’un piège à touristes et qu’il ne reste plus aux autochtones que leur peau sur les os (sans que cette dernière parvienne toujours à les recouvrir entièrement) après le passage du tourisme de masse, c’est comme le dit le plus raisonnable des Capitaines plus de la poisse mais une malédiction… Et quand le vent insufflé par le sorcier zombie s’élève une nouvelle fois, il charrie avec lui des grondements de mutinerie…

Votre humour vous l’aimez comment ?

A blanc, à point saignant, rarement cru, à froid, pince-sans-rire, dialectique, basique, avec une pincée de wasabi pour l’inspiration manga avec des tronches à rallonges et des trognes exagérées, l’humour dans lequel le lecteur mijote se décline dans toutes les sauces et à tous les goûts, il s’accommode volontiers sans jamais incommoder et les auteurs nous mettent l’eau à la bouche en annonçant le titre du prochain festin, l’impossibilité d’une île.

Un régal pour les gastronomes en culottes courtes comme pour leurs gourmets de parents.

A consommer sans modération

Si l’on consulte le petit Robert, l’entrée « ratafia » donne « une liqueur de ménage obtenue par macération d’ingrédients divers dans de l’eau-de-vie additionnée de sucre ». L’humour Ratafia obéit au même procédé des emprunts à la poésie rimbaldienne aux calembours dignes de l’almanach trempés dans un tonneau de dérision. On en donne une petite dose aux enfants pour qu’ils développent leurs goûts et les garnements couchés on s’en sert une petite rasade supplémentaire et on rigolera encore des heures après !

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