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Utopiales 2011 : critique du film Love de William Eubank
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Utopiales 2011 : critique du film Love de William Eubank

Love de William Eubank présenté en avant-première et en compétition

 All you need is love, love is all you need

Lee Miller, astronaute, séjourne dans une station spatiale le temps d’une mission en 2039. Il veille au quotidien à entretenir son corps mais aussi son moral et sa psyché en interagissant avec ses proches qui lui adressent des messages audio ou filmés.

Il apprend par ce biais qu’il est devenu tonton. Mais un jour, il reçoit un enregistrement le prévenant qu’il y a un problème sur Terre et que sa mission va être prolongée pour une durée indéterminée.

Après avoir tout tenté pour renouer en vain le contact avec la base, il commence à développer d’étranges liens imaginaires. Il dialogue avec une astronaute dont il a retrouvé la photo, s’imagine en train de flirter avec elle.

Puis il trouve un vieux carnet relatant les souvenirs d’un soldat unique rescapé de sa formation de la guerre de Sécession. Carnet qui révèle une chose étonnante.

William Eubank signe ici un film très abouti esthétiquement mais frustrant et ennuyeux d’un point de vue narratif.

Le travail sur les couleurs est très léché avec un contraste entre l’atmosphère métallique et froide et un fil conducteur jaune. Le réalisateur qui a travaillé 4 ans à ce film a été formé à la réalisation de films publicitaires dès 18 ans.

Le spectateur se retrouve à partager la sensation du temps qui n’en finit plus  au même titre que le personnage.

Les plans resserrés sur le personnage, les cadres délimités par la coursive de la station renforcent  la tension et l’impression d’enfermement, soulignés aussi par la bande-son.

Les pales du système de ventilation de la station qui tournent  contrastent avec l’immobilisme général.

Entre sa relation imaginaire, son dédoublement de personnalité, Lee Miller développe aussi une proximité ambiguë avec la station spatiale.

Le film explore plusieurs veines sciencefictionnesques, entre voyages dans le temps et ambiances kafkaïennes mais ne fait pas forcément de liens entre ces différents aspects.

La narration est entrecoupée de témoignages filmés d’hommes expliquant leur rapport à l’amour.

Le film révèle des influences  marquées : 2001, l’Odyssée de l’Espace hante littéralement le film, les scènes de guerre évoquent la filmographie de Clint Eastwood. La situation de départ  rappelle le synopsis d’un film moins connu, Moon de Duncan Jones (sorti en 2009).

Et la prédominance de l’esthétisme sur le rythme et la lisibilité n’est pas sans rappeler The Tree of Life.

Malgré de belles images et plusieurs bonnes idées, ce film se – et nous - perd en route. Séduisant sur le papier , Love échoue à développer son histoire d’amour avec le public.

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Laura Vitali et Nathalie Ruas

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