Jean David Morvan, né à Reims en 1969, est un scénariste prolifique : il s'est essayé à de nombreux genres, science-fiction, thriller, polar, humour... On lui doit notamment la série Sillage avec Philippe Buchet au dessin. Après un album en compagnie d'un dessinateur japonais (Naoki Saito) pour les Contes cruels du Japon, il collabore cette fois avec un dessinateur chinois.
Huang-Jia Wei est né en 1983. Diplômé du département de sculpture de l'école des beaux-arts de Canton, il s'oriente vers la bande dessinée, sa passion depuis l'enfance. Il en devient très vite l'un des plus illustres représentants en Chine. Il a achevé son premier album, Ya San, alors qu'il effectuait sa quatrième année d'études. Il travaille actuellement au deuxième tome de la trilogie Zaya, ainsi qu'à un nouvel album avec Wang Bang, le coauteur de Ya San.
Une ancienne tueuse...
Zaya a presque tout pour elle : deux adorables filles, une soeur géniale, une somptueuse maison sur une des planètes résidentielles de la galaxie et la renommée pour la qualité de ses sculptures holographiques. Mais elle revient de loin : elle était une tueuse au service de la Spirale, une organisation criminelle galactique. Cette dernière lui confie une nouvelle mission, suite à la vague d'assassinats dont ses chefs sont victimes.
... reprend du service !
La série commence doucement : le vernissage d'une exposition pour une artiste en vogue... qui est bien plus que ça ! Ce premier tome remplit parfaitement son rôle de volume d'exposition : on apprend tout ce qu'il faut savoir sur l'univers, et sur les événements qui amènent l'entrée en scène de l'héroïne. Le monde décrit est intéressant, très sombre et fait penser à un roman noir au niveau de l'ambiance. Le tout est donc prometteur mais un peu trop sage peut-être, on n'a guère de surprises à la lecture, même si le scénariste a gardé suffisamment de zones d'ombre pour tenir le lecteur en haleine.
Le dessin colle parfaitement à l'univers : tout en dégradés et assez peu coloré, il rend bien le côté sombre de ce monde quelque peu déshumanisé, où les cyborgs et autres machines sont monnaie courante. Une ambiance qui n'est pas sans rappeler celle des films de Mamoru Oshii, comme Ghost in the Shell ou Innocence. On regrettera juste que les visages ont tendance à tous se ressembler, c'est dommage...
Ce premier volume est bien mené, et joue parfaitement son rôle de volume d'introduction. Et c'est peut-être là que le bât blesse : si les idées sont là, on reste dans l'exposition, sans aller beaucoup plus loin, et si l'univers et l'intrigue sont prometteurs, on reste un peu sur notre faim. On espère que la suite viendra satisfaire notre appétit !