Matthias Rouage a 24 ans. Ce libraire de formation vit à Lyon, ville dans laquelle il cultive sa passion pour la littérature imaginaire, pour la bande dessinée, ainsi que pour le cinéma. C’est avec Zoanthropes qu’il met le pied à l’étrier, et qu’il rentre alors dans la catégorie des écrivains publiés.
Des zoanthropes et des humains :
Dans un monde séparé en deux suite à une guerre mondiale, les humains occupent la moitié de l’espace, et les zoanthropes (des créatures mi-hommes mi-bêtes issues des répercutions de la guerre) l’autre moitié. C’est chez les humains que vit Shina, notre jeune héroïne. Fille d’un intervenator (ces soldats humains traquant, au péril de leur vie, les zoanthropes qui ne sont pas sur leur territoire) elle a une vie assez banale : elle s’apprête à rentrer à l’université, tout en étant accompagnée par deux très bons amis. Cependant, dans ce monde futuriste, l’entrée à l’université a une fonction autre qu’estudiantine : chaque nouvel étudiant doit passer un test génétique permettant de déterminer s’il est ou non un zoanthrope. Ce rite obligatoire en fait pâlir plus d’un, et Shina n’échappe pas à la règle ; d’autant plus que la veille, son père a abattu sa colocataire car celle-ci n’était pas humaine.
Simple mais efficace
Ce premier tome d’une saga en deux volumes se lit très vite avec beaucoup de plaisir. Rapidement, nous sommes projetés dans un environnement futuriste pas si éloigné de notre monde actuel. L’auteur fait habillement allusion à des problèmes de société que nous rencontrons nous aussi, avec tout le problème que peut représenter la différence et l’exclusion, l’intolérance, mais aussi l’acceptation des autres et de soi-même.
Nous découvrons les personnages petit à petit, mais en globalité, ils manquent de profondeur. Ils sont trop stéréotypés et pas assez approfondis pour que l’on s’y attache réellement. Le second tome permettra peut-être de palier à ce défaut. Les lieux, quant à eux, nous sont globalement connus : l’Europe et l’Amérique. Mais nous sommes bien dans un monde futuriste où les voitures volent, et où les maisons parlent ! Les courtes descriptions permettent de poser un décor servant l’intrigue.
Celle-ci, sur un fond de mutation génétique, de guerre, d’animosité entre les peuples (c’est le cas de le dire !) et de trahison reste très prenante. L’engouement pour l’aventure ne nous lâche pas de la première à la dernière ligne, et même après d’ailleurs car la suite se fait attendre ! La saga s’adresse clairement à un public jeune qui saura trouver dans ce livre toutes les notes plaisantes qui en font un succès.