Livre
Photo de Bohane, sombre cité

Bohane, sombre cité

Pierre Girard (Traducteur), Kevin Barry ( Auteur), Martin Tatum (Traducteur)
Aux éditions : 
Livre
ISBN : 9782330048075
Commenter
SylvainB   - le 31/10/2017

Bohane, sombre cité

Merci de pimenter la vie d’un critique
 
De Kevin Barry, le critique avouera benoîtement qu’il ne le connait pas et c’est tant mieux : rien de tel qu’un peu de nouveauté pour attiser la curiosité ! On retiendra qu’il a publié deux recueils de nouvelles et que ce roman a obtenu des prix prestigieux en Irlande. On posera cependant d’emblée une question : Pourquoi classer ce roman dans la science-fiction ? Parce que l’action se passe en 2053.
 
Nous verrons si cela s’avère suffisant.
 
Gangs of Bohane
 
En cette moitié du vingt-et-unième siècle, Bohane est une ville irlandaise qui s’appauvrit et est la proie de gangs qui se partagent la ville. Prostitution, drogue, alcool, jeux : on trouve de tout dans les bas-fonds de Bohane, dans Smoketown ou dans les tours de Northside Rises. C’est Logan Hartnett, le chef du gang Hartnett Fancy, qui dirige la ville en sous-main (avec les conseils de sa mère, une octogénaire nommée Girly qui joue les impotentes). Un soir, une rumeur court en ville : son vieil ennemi serait de retour. Hartnett se prépare alors au conflit afin de resserrer sa poigne sur cette nouvelle Babylone. Mais il va avoir fort à faire pour maîtriser de jeunes loups comme Fucker Burke et surtout Wolfie Stanners. Ce dernier est amoureux d’une jeune et ambitieuse prostituée, Jenni Ching, qui avance lentement ses pions… Bohane sombre dans la violence.
 
À la croisée des genres
 
Ce roman de Kevin Barry, disons-le tout de go, est inclassable. S’il relève d’une certaine anticipation par son contexte (et certainement aussi pour l’ambiance de déclin et de décrépitude avancée : une catastrophe a dû avoir lieu, genre climatique), on note surtout l’influence des romans policiers tels que les écrivaient W. R. Burnett  ou d’autres. Il y a aussi quelques références au folklore irlandais et au cinéma : on pense à Scorsese et à sa peinture de la rue américaine. Pour un premier roman, Kevin Barry a voulu ratisser très large et il accouche finalement d’une histoire plutôt enlevée et dynamique qui cependant tire dans beaucoup trop de directions pour être complètement satisfaisante. À lire lorsqu’on est curieux.

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?