Conte de la plaine et des bois

Jean-Claude Marguerite est né en Normandie en 1955. Il a été photographe, journaliste et publicitaire. Aujourd'hui, il travaille dans l'édition et enseigne la PAO à l'université Paris 3 Sorbonne Nouvelle. Son premier roman, Le Vaisseau ardent (2010) paru chez Denoël, a été l'aboutissement de 18 ans de travail. À la base conçu comme un conte imaginé pour son fils, ce roman imposant a été le coup de cœur du Point vendu à plus de 10 000 exemplaires.

 

 

Profitant d'une tranquillité bien méritée au cœur de la région de son enfance, le patron d'un studio de dessins animés est brusquement réveillé à l'aube par ce qui semble être l'aboiement de son chien "Dick", animal pourtant décédé depuis bien longtemps déjà. Durant sa rêverie nostalgique dans les bois, il tombe nez à nez avec un jeune garçon accompagné de son vieux chien "Dick" qu'il souhaite emmener à la mer pour son ultime voyage.

Le vieil homme est alors contraint malgré lui de se plier au jeu, arpentant cette nature indomptée avec ses curieux compagnons.

 

 

Le véritable héros du Conte de la plaine et des bois est la nature. Il ne faut pas se fier à l'apparente facilité que peut laisser transparaître ce court roman. Jean-Claude Marguerite nous invite ici à plusieurs voyages, un voyage physique où nos protagonistes se laissent guider dans la nature, à pied et en barque, mais également un voyage intérieur, plus subtil encore que celui décrit aux confins de la plaine et des bois. Notre vieil homme, avec l'aide de ce jeune enfant, réfléchit sur son enfance, sa vie au sein du studio d'animation et sa fin de vie dans sa demeure au fond des bois. Évoquer son héros, Mister Kreekle, lui permet de renouer avec ses souvenirs d'enfance, sur ce qui l'a amené à se diriger vers l'animation, sur la vie des gens jusqu'à l'arrivée de la télévision, au contact de la nature.

 

On a ici un riche dialogue entre l'ancien et le jeune sur à propos de leur histoire et leur devenir. C'est avec beaucoup de poésie que Jean-Claude Marguerite nous conte ce récit pas banal dont j'en suis ressortie très émue.