Nicolas Le Breton mène l'enquête !

Nicolas Le Breton mène l'enquête !

Sherlock Holmes aux Enfers est la dernière publication de Nicolas Le Breton aux éditions Les Moutons Electriques.
Sous la plume de Nicolas Le Breton, découvrez le célèbre détective dans une enquête inédite et insolite !

Actusf : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Votre carrière ?
Nicolas Le Breton : Par où commencer ? Je suis un curieux hybride entre l'écrivain et le guide-conférencier. Ma vocation est de raconter des histoires, dirons-nous. Vous pouvez en apprendre davantage sur mon site : Histoires Décalées.
J'ai écrit auparavant trois enquêtes dans le Lyon du moyen âge, rassemblées dans La Geste de Lyon aux éditions Les Moutons Electriques, et un recueil de récits réalistes intitulé Grands Criminels Lyonnais (ed. Ouest-France). Après ces incursions dans le polar, je suis revenu à mes premières amours : l'imaginaire. J'ai signé un dyptique de romans "steampunk" : Les Âmes envolées et Les Cœurs enchaînés aux Ed. Moutons Electriques.
Dernièrement ? Sherlock Holmes aux Enfers, toujours aux Moutons. Sans doute à la fois le roman le plus barré, à l'intrigue la plus aboutie, et le plus personnel que j'aie jamais écrit jusque là.

Actusf : Sherlock Holmes aux Enfers est votre dernière sortie, de quoi cela parle-t-il ?
Nicolas Le Breton : Sherlock Holmes aux Enfers est un roman policier & fantastique, totalement fantasy aussi dans le sens où je crée un monde avec ses propres règles, qui explore le bestiaire des démons et des anges déchus — et il y a une tradition impressionnante qui décrit tous ces êtres imaginaires ! C'est une matière dont la puissance m'a surpris moi-même.

"Ce que je décris dans le roman, c'est une vision très contemporaine des Enfers."

Actusf : Sherlock Holmes est un personnage très connu, pourquoi ce choix en particulier ?
Nicolas Le Breton : Sherlock Holmes est le maître de la logique. Il me semblait pourtant intéressant, dans le monde où nous vivons, où la parole logique et les faits sont dépréciés au profit des faux-semblants et des mensonges, où le scientifique est trahi par le politique, il me semblait intéressant, donc, de refléter cette forme bien particulière d'enfer que nous vivons. Le maître de la logique se retrouve donc plongé, à contre-emploi complet, dans le royaume de l'illogique, du faux et de la triche.
Dans ce sens, ce que je décris dans le roman, c'est une vision très contemporaine des Enfers.
Il me semblait intéressant de fouiller aussi le personnage lui-même. Nous en avons une vision particulière depuis l'excellente série Sherlock, avec Benedict Cumberbatch — mais une vision déformée par rapport au texte original de Conan Doyle. Sherlock Holmes est capable d'émotion ! Et je voulais donc le placer dans une situation extrême, où il doive trouver d'autres ressources en lui que la pure logique. Sherlock Holmes a un code d'honneur, il est fidèle en amitié comme à ses engagements. Je voulais refléter cela. Ou plutôt, c'est lui qui ne m'a pas laissé le choix !

Actusf : Lorsque vous écrivez, vous avez toujours un plan ou laissez-vous votre plume vous guider ?
Nicolas Le Breton : À la base, je suis un architecte, c'est-à-dire, que je planifie tout. Mais de plus en plus ma plume se libère. Disons que j'arrive à un compromis avec les années : je me laisse voler, au sein d'une structure préétablie…
Tout l'enjeu de l'écriture, c'est de laisser le subconscient faire le travail. En effet, cette caverne profonde au fond de nous, qui emmagasine tout dans un grand désordre, est la seule partie de nous suffisamment vaste pour résoudre cette "équation" infiniment complexe qu'est un récit. Quand on y songe : mettre en mouvement un monde, en plus un monde étranger dans le cadre de l'imaginaire, et y faire évoluer des personnages avec la plus grande complexité possible, gérer leurs affrontements et leurs alliances, leurs émotions.Tout cela est si complexe que le conscient n'y suffit pas. Personnellement, quand je "bloque" sur un passage, quand les mots ne viennent pas, je laisse reposer. Et plus tard, à l'impromptu, la solution, en général la solution complète, se présente. C'est un processus d'écoute du monde intérieur qui se développe au fil des ans… avec un petit avantage naturel pour ma part, parce que je suis souvent perdu dans mes pensées.

"Tout l'enjeu de l'écriture, c'est de laisser le subconscient faire le travail."

Actusf : Quel est votre livre que vous préférez et que vous conseilleriez sans hésiter ? Pourquoi ?
Nicolas Le Breton : Mes livres de chevet : Dune, de Frank Herbert ; tout Lovecraft ; et beaucoup de choses en littérature générale, en roman historique. Mais Dune reste une grande pierre de touche pour moi. Mais mes lectures sont très, très variées : livres d'histoire, romans historiques, biographies, romans policiers, romans tout court, fantasy, science-fiction … je fais feu de tout bois...
Personnellement, je considère qu'il y a des chefs-d'œuvre dans tous les domaines, comme de mauvaises choses dans tous les genres aussi (des tas) !

Actusf : Quels sont vos projets actuels et futurs ?
Nicolas Le Breton : Je m'oriente  vers des projets de Fantasy… mais je ne peux pas en dire davantage pour l'instant. Chut !… Je suis aussi en train de rééditer des ouvrages oubliés de l'histoire ésotérique lyonnaise. Bientôt par exemple, Les sorciers de Lyon, un texte du 19e s sur une affaire de sorcellerie historique. Et d'ici au printemps, un livre de visite sur les occultistes de Lyon. Cela se veut un complément de la visite Sorcellerie et occultisme.

Actusf : Où peut-on vous retrouver dans les mois à venir ?
Nicolas Le Breton : Je ferai sans doute quelques passages en salons en 2018 mais rien n'est arrêté pour l'instant, sinon une invitation au Salon de l'imaginaire qui se tient les  13  et 14 octobre 2018 à Lambesc, près d’Aix en Provence. En attendant, vous pouvez me trouver à Lyon, où j'anime la visite guidée : Sorcellerie & Occultisme.
Oui, c'est un dénominateur commun de la majeure partie de mon œuvre, présente et à venir : je suis un explorateur de l'ésotérisme et de son histoire. Tenez, si vous voulez me catégoriser, me mettre dans une petite boîte, dites que je suis disciple d'Allan Moore ! Je n'ai pas à rougir d'appartenir à cette école pour qui l'enjeu de la littérature n'est pas l'amusement seul, la distraction gratuite, mais la libération des forces créatrices ; l'éclairage du monde depuis l'intérieur.
Il doit y avoir quelque chose de vital, et donc un enjeu vital lui-même, dans chaque œuvre digne de ce nom. C'est ce à quoi je m'attelle à chaque roman. Pour moi, je dois écrire comme si chaque œuvre devait être la dernière...

Vous pouvez retrouver Nicolas Le Breton lors de la Master Class de l'Imaginaire qui s'est déroulée en octobre à l'ARALD.