Dans la gueule du Dragon

Dans la gueule du Dragon

Laurent Genefort a longtemps été un des auteurs les plus actifs de la SF française. Sa bibliographie compte plus d’une trentaine de romans, essentiellement de la SF, mais également de la fantasy pour la jeunesse. Depuis quelques années, il a un peu ralenti le rythme après avoir longtemps exploré le même univers dans une succession de petits romans dont ce titre, Dans la gueule du Dragon, fait partie.

Chaud devant !

Si, à la lecture du titre de ce roman, vous vous dites qu’une gueule de dragon, c’est un endroit où la température est plutôt élevée, vous marquez déjà un point. En fait la planète sur laquelle se déroule l’action est en formation. Elle est donc sur un gigantesque océan de lave sur laquelle flotte une base humaine chargée de récupérer l’or et la platine dissouent en grande quantité dans le magma en fusion. Sauf qu’avec les années l’enthousiasme des colons s’est un peu dissout lui aussi. Au point de laisser la place à un sentiment de revanche chez certains qui revendiquent carrément l’indépendance de leur île face à la multinationale qui la contrôle. Ils sont une minorité mais lorsque les deux derniers gouverneurs meurent assassinés, c’est vers eux que les soupçons se portent...

Polar et hard science

Dans la gueule du Dragon est un des meilleurs romans de Laurent Genefort datant de cette période où il explorait inlassablement son univers. Il y développe un bon mélange entre un background hard science passionnant et une enquête alambiquée à la recherche des tueurs des deux gouverneurs. Un roman qui sans doute aurait mérité d’avoir un peu plus de pages pour se développer. On sent tout le potentiel de cette histoire, toutes les implications qui auraient pu être explorées à partir de la situation géopolitique du monde imaginé par Genefort. Mais les standards du Fleuve Noir de l’époque ne lui permettait pas d’avoir 400 pages à disposition... Du coup, au lieu d’avoir un grand roman, on a un bon roman. C’est déjà ça.