Essayiste et journaliste, Olivier Eudes a publié plusieurs anthologies de contes et traditions populaires bretons et celtiques: Châteaux fantastiques de Bretagne, Contes et comptines pour petits Bretons sages et Petit dictionnaire licencieux des Bretons.
Avec Contes du Diable, il a regroupé vingt-six nouvelles sur le Malin, "pas si malin" que ça. Celles-ci sont réparties sur douze thématiques (Les métamorphoses du diable, la famille du diable, l'Enfer, le diable et les saints, les trésors du diable...) présentées sommairement par Olivier Eudes. Celui-ci ne donne pas de véritable explication quant au choix de ses thématiques. Parfois, on se surprend à se demander pourquoi tel ou tel découpage. Par exemple, pourquoi une thématique "le diable berné", puisque dans 25 des 26 nouvelles le diable se fait toujours berner.
Des diableries sur le Malin
Contes du Diable regroupe donc des petites merveilles tirées de notre folklore classique, des contes drôles tournant le diable en dérision, une façon détournée d'exorciser notre peur du démon. Dans ce recueil, on est loin de l'image terrifiante du "Prince des ténèbres" et il n'y a ici aucune connotation religieuse.
Se moquer du diable, c'est montrer que l'on n'y croit pas et que, même s'il existe, il ne peut rien contre nous. Ce sont des histoires d'hommes ou de femmes futés qui se jouent de la méchanceté et de la bêtise du malveillant. Chaque texte raconte un contrat ou un pari entre l'homme où, le diable étant plutôt nigaud, la situation se retourne systématiquement contre lui.
Diablement malicieux
Ce petit livre agréable à lire est intéressant car il permet de voir comment les paysans de la fin du 19e siècle véhiculaient les superstitions et luttaient contre leur peurs ancestrales. Ces petits contes sont des sortes de guide sur les manières de démasquer le diable, déjouer ses plans et le tourner en ridicule. D'ailleurs, dans une des nouvelles Mao Kergarec ou le pacte avec le diable, Mao, pour déjouer les plans machiavéliques du diable, songe aux contes des veillées d'hiver où le diable est toujours dupé dans ses marchés avec les hommes. Le conte dans le conte qui permet de conjurer sa peur et de vaincre le Malin sur son propre terrain.