Les Engloutis

Les Engloutis

Né en 1968, Laurent Genefort aura eu le privilège de commencer à être publié très très vite. Dès ses 20 ans en fait ! La suite n’a été qu’une longue série de publications dans lesquelles il a longtemps exploré le même univers, allant de planète en planète, limité simplement par les caractéristiques de la collection Anticipation aux éditions Fleuve Noir (des textes courts et beaucoup d’action). Les Engloutis est un roman qui fait partie de cette période. Il en a donc les attributs, mais pas seulement…

Un océan de boue

Hanouri est une petite planète adaptée à l’homme par une multinationale : l’Eudox qui en profite pour l’exploiter. Mais las d’être sous son joug, une partie des habitants d’Hanouri veulent se libérer de ces dirigeants « économiques ». On les appelle les Engloutis, car la légende prétend qu’ils se cachent dans l’immense océan de boue qui recouvre toute une partie d’Hanouri. Pour l’Eudox, ce sont des malades qui refusent tout simplement la vie. Ils doivent donc être traités comme tels, sauf lorsqu’ils posent des bombes. Là, le sort qui leur est réservé est quelque peu différent, … et douloureux.

Des doutes et de l’exaltation :

Par rapport aux premiers romans de Laurent Genefort, Les Engloutis fait preuve d’une belle maîtrise. Evidemment, et puisqu’il est publié au Fleuve Noir, l’action et les rebondissements prédominent au détriment des personnages. Pour autant, si l’on aime son univers, c’est l’occasion d’une nouvelle découverte et d’une nouvelle exploration. Et puis, même s’ils manquent un peu d’épaisseur, la présence d’un employé de la multinationale au côté du chef mythique des Engloutis donne du sel au récit. Quand l’un est exalté par sa grande cause et son combat, l’autre est perdu dans ses doutes et ses interrogations face au pouvoir en place. L’ambiguïté de leur relation est un des attraits majeurs du roman. A noter que ce titre fut le dernier en format « poche » dans cette veine SF. La suite se déroula en Grand Format. Le début d’une révolution qui allait voir paraître deux ans plus tard Omale chez J’ai lu