Bifrost N° 18 : Spécial Philip-K Dick

Spécial Phlip K. Dick

Bon honnêtement, que Bifrost fasse un numéro sur Philip K.Dick, ce n'est pas franchement une surprise ! Un jour où l'autre, toutes les revues de SF font un dossier sur Dick ! Pourtant on aurait tort de condamner d'emblée l'intention car leur étude ne semble pas trop ratée. Au contraire ! Ils ont pris le temps et la place (en augmentant leur numéro d'une bonne trentaine de pages) et ont réalisé dans l'ensemble une bonne approche de cet auteur, qui reste très populaire dans notre doux pays.

Outre une biographie somme toute assez complète, ce dossier contient une ou deux bonnes surprises qui font un peu avancer le schmilblick. D'abord, il y a une interview inédite de Dick réalisée en 1974, époque à laquelle il sortait de la drogue et se remettait à écrire. Il y parle de tout un tas de choses et fait un petit bilan de sa carrière, bien loin des délires divins qui l'habiteront bientôt... Ensuite, et puisque Bifrost est aussi une revue de nouvelles, le lecteur pourra trouver trois récits de Swanwick, Di Filippo et Bishop rendant hommage à Dick. Tous trois en ont fait leur personnage principal. Bon, à vous de juger si ces trois nouvelles valent le coup ou non. Pour ma part, je ne les ai pas trouvées transcendantes, même si on y trouve des idées assez originales comme lorsque Dick se retrouve sous la forme d'une énorme tomate de la taille d'une planète. Voilà pour le délire. Pour le fond, les articles de Laurent Queyssi sur les personnages dickiens et de Gérard Klein sur Dick ou l'Amérique Schizophrène viennent clôturer les débats, juste avant des résumés-critiques des principaux bouquins de l'auteur.

Loin d'une pâle présentation rapide et fadasse, leur dossier a du corps ce qui n'est pas pour nous déplaire. Et puis, pour les grognons qu'un tel numéro n'intéresse pas du tout, il reste quand même la nouvelle de Roland C.Wagner (la 5ème et avant-dernière de son feuilleton), quelques chroniques de nouveautés et un article sur un Dalaï Lama assez hallucinant

Le numéro 18 de Bifrost ? Un bon cru assurément.