Elégie pour un vampire
Sullivan Lord a exercé pas mal de métiers différents : collaborateurs de plusieurs magazines (dont
Casus Belli), animateur radio, travail pour la télévision et l’audiovisuel, romancier… Elégie pour un vampire, son premier roman, a reçu en 1996 le prix spécial de l’AAAA. Ce livre fait partie d’une trilogie, le
Tryptique Vampirique dont le second volume,
Les Saigneurs Cardinaux, vient de paraître et dont la conclusion est en cours de rédaction. Le site de Sullivan Lord (
http://www.planetexpo.fr/lordsullivan) est assez complet, régulièrement remis à jour, et dispose d’un forum où l’auteur est assez présent.
Les vampires sont lâchés dans Sedan Futur proche. Les Ardennes ont acquis leur indépendance vis-à-vis de la France, qui a basculé dans le chaos causé par la quatrième guerre mondiale. Elles sont devenues une étrange enclave où la vie est moins rude, et qui attire toutes sortes de réfugiés. Le vampire qui se cache sous le nom de « Duc Charles Ruthwen » s’est ménagé une vie confortable dans la ville de Scylla (le nouveau nom de Sedan). Mais le meurtre d’une prostituée met la police à ses trousses, et pas seulement eux : les survivants d’une équipe de tueurs du Vatican surentraînés veulent sa peau. Pire, il est de plus en plus sujet à des crises de dédoublement de personnalité, où il devient soudainement l’Autre, un tueur sanguinaire…
Une lecture difficile Il y a beaucoup à (re)dire ; la typologie choisie, bien que jolie, fatigue très vite le lecteur. Sullivan Lord a choisi un style très ampoulé qui se veut poétique. Malheureusement, il met en relief les nombreuses fautes de grammaire et d’orthographe, et surtout l’utilisation à mauvais escient du vocabulaire. On peut trouver des excuses pour un certain nombre de cas dans la licence poétique qu’invoque l’auteur, mais plusieurs autres exemples démontrent qu’il ne s’agit pas que de cela. La longueur et la complexité des phrases, la ponctuation utilisée à tort et à travers, la surcharge en adjectifs et la lourdeur du style en général n’améliorent pas vraiment la lecture non plus. L’aspect "poétique" du roman ne convainc pas vraiment, et l’emphase de nombreuses expressions et descriptions ressemble plus à du Barbara Cartland qu’à l’œuvre des poètes romantiques. Il peut sembler mesquin de commenter un roman comme on le ferait d’une copie de français, mais dans ce cas tous ces "détails" gênent réellement la lecture. Le lecteur d’aujourd’hui, submergé par d’autres récits, films et séries sur le même thème, risque d’être déçu par cette histoire qui lui rappellera du déjà vu. Si vous avez été attiré par la couverture, elle est ce qu’il y a de plus osé dans ce roman… La littérature consacrée aux vampires est vaste et contient du très bon comme du très mauvais. Ce roman ci n’est pas vraiment indispensable (à moins de collectionner tout ce qui se rapporte à Sedan).