Céphalophage
Benoît Attinost n’est pas tout à fait ce que l’on peut appeler un jeune auteur. Les lecteurs des éditions Khom-Eïdom se souviendront qu’il a déjà signé deux romans il y a quelques années. Avec Céphalophage, le voilà qui se lance dans le polar-fantatique. Un pari pas forcément évident à mener surtout lorsqu’il s’accompagne d’une obligation de feuilleton sur plusieurs volumes (trois exactement) comme tous les livres des éditions Onyx…
T'as rien dans le crâne...
Céphalophage commence en ressemblant fort à un polar noir. Une série de meurtres atroces, un sérial killer et un inspecteur solitaire (et célibataire) composent un triptyque classique. Dans la bonne ville de Washington, un tueur s’amuse à torturer ses victimes en leur prélevant méticuleusement la boite crânienne alors qu’elles sont encore vivantes. Evidemment, l’assassin reste introuvable pour l’inspecteur chargé de l’enquête : Keneth Williams. Et comme les soucis viennent toujours en bande, il doit batailler pour éviter que le FBI ne s’arroge le dossier.
Jusqu’ici, rien de très original même si l’histoire est bien menée. Le virage dans le fantastique s’amorce véritablement avec le second tome de la trilogie. Keneth rencontre un groupe mi-érudits mi-mystiques qui prétend que le tueur vient d’un monde parallèle. D’abord sceptique, les étranges pouvoirs d’une des jeunes femmes du groupe le convaincront peu à peu que son enquête se situe sur le terrain du surnaturel. Voilà qui complique singulièrement les choses.
Deux bons premiers tomes
D’un bon niveau, les deux premiers volumes de Céphalophage accrocheront les amateurs de ce genre d’histoire, au point de les dévorer d’un bout à l’autre. Le passage du polar au fantastique est progressif et ne choque pas trop même si la tension et l’ambiance un peu glauque qui habitent le premier livre se relâchent dans le second. En résumé, ces deux tomes sont fort sympathiques et se lisent facilement. Espérons que le troisième et dernier à venir clôturera brillamment ce récit.