Une Autre Guerre
Depuis 1976, l'auteur américain de science-fiction Joe Haldeman n'en finit plus de vivre sur la gloire de son roman
La Guerre Eternelle. Après la suite parue en septembre dernier chez J'ai Lu et une adaptation en BD en trois volumes par Marvano en 1988, voici qu'il nous propose de revenir dans son univers de prédilection avec la série
Libre à jamais dont le premier tome,
Une Autre Guerre, est chez tous les bons libraires. Il s'est donc associé pour l'occasion à Marvano, dessinateur passionné par son roman à qui l'on doit notamment
Solitaire avec Bob van Laerhoven au Lombard en 1990, ainsi que deux albums avec Ronald Grossey,
Red Knight et
Sept Nains respectivement pour Dupuis et Aire Libre en 1994. A noter que les deux hommes ont déjà collaboré sur la série
Dallas Barr publié par Dupuis.
Monologue et décalage temporel Une nouvelle fois
Libre à jamais nous entraîne en pleine guerre. En bonne conquérante de l'espace, l'humanité s'est trouvée un ennemi idéal, une race d'extraterrestres surgi dans la constellation du taureau. La bataille est sans pitié et on envoie de jeunes soldats pour combattre ces monstres. Seul souci pour nos recrues, le décalage temporel. Les voyages sont longs et le temps ne s'écoule pas de la même manière à bord des vaisseaux que sur Terre. Lorsque les troufions passent un mois à voyager, plusieurs années s'écoulent pour leurs parents et amis. Cela n'a l'air de rien mais c'est un véritable drame pour les jeunes. Comment avoir des sentiments pour quelqu'un lorsqu'on ne peut le revoir avant 60 ans ? Comment s'attacher et ne pas être seul dans sa vie ? La jeune héroïne de la BD en a déjà fait plusieurs fois la cruelle expérience. Mais à l'aube d'une nouvelle mission, elle n'aura guère le temps d'y penser…
Attendre au moins le second tome pour se faire un avis Au premier abord
Une Autre Guerre bénéficie d'un a priori positif. Cet album a le défaut de ses qualités. La complexité de la situation nécessite une mise en situation plutôt longue. Imaginez : un gros tiers de l'album est consacré à la présentation de l'histoire. Cela fait long, surtout lorsqu'il s'agit essentiellement d'un monologue. Du coup, le reste de l'intrigue apparaît presque secondaire. Espérons que cet écueil soit gommé au second tome. Côté dessin, on a affaire à du classique mais de l'efficace. On regrettera juste l'économie et la simplicité de certaines planches. En résumé voilà un album à l'histoire attachante mais qui demande d'attendre au moins le second tome pour se faire un avis définitif.