Le Message
La majeure partie de l'œuvre de Joe Haldeman reste aujourd'hui axée autour de son expérience de vétéran du Viêt-nam. De nombreuses fois récompensé pour des romans comme
La Guerre Eternelle,
Le vieil homme et son double ou, le plus reconnu de tous,
La Paix éternelle, il reste avec
Le message dans le même répertoire qu'il développe encore de manière différente.
Vous avez un nouveau message… Il n'y a pas d'hésitation à avoir : les extra-terrestres arrivent dans moins de trois mois, à une vitesse que nous sommes très loin d'imaginer. Découvreuse de ce message de la plus haute importance, l'astronome Aurora Bell tient à en faire part à la population. Mais seul un obscure pigiste de la rubrique scientifique d'un journal de quartier daigne pour l'instant se déplacer. Qu'importe. L'information passe quand même et enclenche un engrenage incontrôlable. Panique, inquiétude, espoir ou profit, les réactions et les conséquences de cette nouvelle diffèrent en fonction des personnes et du temps qui passe.
Chacun, politicien, mafieu, scientifique, militaire ou simple clochard accueille la nouvelle à sa manière. Que doit-on faire ? Attendre, prendre les devants, interrompre les conflits en cours pour faire front ou au contraire profiter du moment où tout le monde regarde ailleurs pour agir en toute impunité ? Voici le thème central du roman autour duquel Haldeman dresse des critiques à peine voilée des manipulations populaires exercées par le pouvoir politique à l'aide des médias.
Et si tout ça n'était qu'un coup monté ? Cette arrivée imminente dont personne ne sait que penser n'est en fait qu'un prétexte servant à l'auteur de catalyseur d'émotions. L'histoire passe de mains en mains. Chaque nouveau personnage rencontré devient le narrateur et nous offre sa manière de voir les choses. Malgré quelques petites différences, les réactions adoptent en général toutes le même schéma : on s'enflamme, on s'inquiète puis, aidés par les médias et les pouvoirs publics, on passe à autre chose, on revient à sa vie quotidienne à moins de trouver dans la nouvelle un intérêt personnel particulier.
Vous me direz donc : tout un livre pour en arriver à la conclusion que l'homme est par nature égoïste et profiteur ? Certes. Mais enfoncer à nouveau quelques portes ouvertes ne fait des fois pas trop de mal, surtout lorsque c'est aussi bien écrit et qu'en plus, vous n'avez pas un seul instant une impression de prévisibilité…