Extrême Orient
Avec son anthologie périodique Emblèmes (elle paraît tous les quatre mois), les éditions de l'Oxymore possède la formidable capacité d'explorer de multiples thèmes du fantastique. Après par exemple les Vampyres, Venise Noire, Les Rêves ou bien encore les Momies, voici un sixième opus avec comme thématique directrice : l'Extrême Orient. De quoi nous mettre l'eau à la bouche connaissant le sérieux de ces éditeurs et surtout le potentiel du sujet. Il n'y a qu'à lire du Barry Hugart (La légende de la pierre) ou du Raymond E.Feist et Janny Wurts (La trilogie de l'Empire) pour s'en convaincre et découvrir que l'Asie et ses légendes s'intègrent parfaitement aux champs de la fantasy ou du fantastique. Bref, tout cela sentait l'excellent recueil.
Du conte oriental
La première chose qui frappe en refermant ce numéro 6 d'Emblèmes, c'est l'impression que de nombreux auteurs ont penché dans l'univers du conte oriental. Plusieurs nouvelles ont en effet un ton qui n'est pas sans rappeler l'ambiance de nos contes traditionnels. Si l'on prend Le Tueur de Dragon de Garry Kilworth par exemple, nous sommes en face d'une petite histoire entre ironie et morale. Un militaire britannique acquière une grande notoriété en abusant de la crédulité des paysans et en tuant ce qu'ils prenaient pour un dragon. Mais le destin se chargera de démystifier sa légende… Même constat pour Rokuro-Kubi de Lafcadio Hearn et un texte qui fleure bon le japon traditionnel ou Le temple sous la lune de Pierre Alexandre, La flûte en Bois de Pêcher de Brook & Julia West, ou bien encore Magie des Renards de Kij Johnson.
Moins passionnant que prévu
Cet état de fait n'est pas forcément désagréable. On est simplement un peu déçu du manque d'originalité et de force de l'ensemble. En tant que lecteur, on n'est pas secoué, ou véritablement transporté dans une autre ambiance. Rien de grave cependant, l'ensemble reste agréable si ce n'est qu'on attendait mieux. Mention spéciale toutefois aux Enfants du Dragon de Lawrence Schimel et Mark Garland. Ils ont su s'appuyer sur les évènements de la place Tienanmen pour un texte intelligent et émouvant. Bravo. A noter également un bon point pour Stéphanie Pui-Mun Law et le maquettiste pour la beauté du livre. C'est toujours sympa d'avoir un bel objet entre les mains.