La Fureur d'Andarta

La Fureur d'Andarta

Après avoir vécu à Paris et Lyon, Jean Baptiste Evette a aujourd'hui choisi de quitter les grandes villes pour un village reculé du Perche. C'est entre deux cours de littérature qu'il a écrit La Fureur d'Antarta, histoire marquante de deux enfants essayant d'échapper à la sauvagerie.

Une histoire d'ours mal léché…

A une époque qu'on suppose être le Moyen-Age, Jeanne et Martin assistent au massacre de leurs parents par des soldats. Seuls survivants de la tuerie, ils suivent un colporteur qui les escorte chez un oncle dont ils ignoraient jusqu'à l'existence. Les deux enfants se posent beaucoup de questions sur cet ermite craint des rares personnes qui le connaissent pour ses crises de fureur. Après avoir plus que vivement refusé de les garder avec lui, ce vieux solitaire se laisse finalement attendrir par ses deux neveux. Il décide donc de les garder avec lui à plusieurs conditions : qu'ils ne cherchent jamais à le suivre lorsqu'il sort de chez lui, qu'ils ne lui posent jamais de questions sur ses absences et qu'ils n'aillent jamais traîner dans les bois : les traces de pas d'un ours sauvage y sont de plus en plus fréquentes ces temps-çi.

Un livre étonnamment noir et juste.

La Fureur d'Antarta est un livre surprenant. Contrairement à beaucoup d'œuvres jeunesse, il n'y a ici aucun rire, à peine un sourire, ni aucun jeu. Martin, l'aîné des deux enfants, nous raconte toute l'histoire au présent. Il ne dit que ce qu'il voit et que ce qu'il comprend, et par-dessus tout, cherche à cacher ce qui pourrait le faire souffrir s'il en parlait. Il se libère néanmoins à la fin et comprend que pour aller de l'avant, il faut de temps en temps revenir sur des choses de son passé.

Ce très bon roman jeunesse rappelle, sur fond de légende moyenâgeuse, que souvent les enfants sont porteurs de plus de noirceur que bien des adultes. Il est rare qu'un livre d'aventure s'adresse à ce côté de leur personnalité mais lorsque c'est aussi bien fait qu'ici, on ne peut que le conseiller aux enfants qui ne sourient pas autant qu'ils le devraient.