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Faeries 9 Spécial Marion Zimmer Bradley

Alan Brennert ( Auteur), Chrystelle Camus (Redacteur en chef), Jean-Pierre Pellen (Redacteur en chef), Alexis Nevil ( Auteur), Armand Cabasson ( Auteur), Evelyne Schreiner ( Auteur), Lucie Chenu ( Auteur), Delia Sherman ( Auteur)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/10/02  -  Livre
ISBN : 2910899586
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Anne   - le 27/09/2018

Faeries 9 Spécial Marion Zimmer Bradley

Pour son neuvième numéro, Faeries s'attaque à la grande Marion, l'auteur qui a fait découvrir aux néophytes la légende arthurienne. Et comme d'habitude, nous retrouvons avec plaisir la sélection de nouvelles anglophones et francophones de Chrystelle Camus.

Des nouvelles…

Dans les nouvelles anglophones, Alan Brennert (scénariste de séries télé, auteur de l'Echange) reprend le thème des vampires avec sa nouvelle " Berceau ". Toutes les femmes ont droit à la maternité. Même celles qui sont mortes plus de deux cents ans avant que leur horloge biologique ne se réveille et qui se nourrissent de sang… Une nouvelle sans surprise et sans éclat, mais agréable et facile à lire.

Delia Sherman, La Fille de l'imprimeur. On peut s'attendre au pire aux premières lignes de cette nouvelle, écrite par un auteur très peu traduit en France. Un imprimeur reçoit l'aide d'un homme qui lui commande un ouvrage et lui fournit même une apprentie. Etrange enfant, il est vrai, qui grandit en une nuit et est un secours précieux pour l'artisan… La surprise est plutôt agréable : il y a du conte, dans cette nouvelle. On reconnaît sans mal l'influence des légendes populaires, sur les êtres du petit peuple qui viennent porter aide et secours aux artisans, la nuit, contre une maigre récompense. L'histoire contrebalance largement avec le style qui effleure parfois nos pires cauchemars narratifs, comme seuls les auteurs américains savent en produire…

Au sommaire des nouvelles francophones, en revanche, il n'y a pratiquement que du bon !

On retrouve avec plaisir le chapitre trois de la Source des Errances, d'Alexis P. Nevil, un bestiaire original composé de douze " signes ". On découvre Armand Cabasson et sa nouvelle plus médiéviste que fantaisiste, La Fleur de Souffrance et on s'en réjouit. Si, si. Comme quoi, on peut très bien se passer des elfes et des gobelins pour apprécier la fantasy…

Un petit bémol pour la nouvelle-hommage à Marion Zimmer Bradley, Retour à Gaïm'Hya de Lucie Chenu. Rien à redire sur le style mais plutôt sur le mélange un peu excessif de genres. En particulier dans les noms choisis pour les personnages : Gaelle (européen, moderne) Chloé (européen, moderne) Ramon (hispanique) Malika (oriental) Almaha, etc. Et également de lieux, Gaïm'Hya ayant une profonde consonance " fantasy " exagérée. Ce n'est pas du pinaillage mais… ces détails dérangent parfois la lecture. Le meilleur pour la fin : une très bonne première nouvelle, Athémis, d'Evelyn Schreiner, dont il serait dommage de vous livrer l'intrigue mais qui séduit à la fois par sa maîtrise de l'univers fantasy " roliste " et son originalité.

Le dossier Marion Zimmer Bradley

Faeries nous présente un dossier très complet, sans prise de position ni esprit critique. Tout l'univers de M.Z. Bradley y est dépeint. Son impressionnante bibliographie nous apprend qu'elle n'a pas seulement visité le mythe arthurien. Mais nous le savions déjà, les dossiers de Faeries sont toujours très complets et très bien construits…Rien à redire, donc, une fois de plus !

Sauf peut-être…

"Rétablir la place de la femme dans la littérature en lui donnant un rôle". Voilà ce qu'on attribue à M.Z. Bradley. Ce serait nier la source même de ses écrits, le rôle ambigu d'une Guenièvre qui gouverne, celui d'une Morgane, femme indépendante, qui dispose, de l'image féminine conquérante de Viviane… Il est évident que la ligne éditoriale de Faeries ne prête pas aux analyses critiques, comme l'annonce l'article sur le cycle d'Avalon. Mais tout de même… Une prise de position qui va dans le sens de la réputation " féministe " et " innovatrice " de Bradley est par conséquent un peu excessive. Cette réputation, lancée à grand renfort de coups marketing, parait être une grossière erreur à ceux qui connaissent un peu le cycle médiéval d'origine… Hormis cela, il serait tout de même juste et sincère de répéter que c'est un bon dossier et une bonne présentation de l'ensemble de l'œuvre de Bradley.* Ce numéro neuf est donc, dans l'ensemble, une réussite, à l'image des précédents !

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