Alasdair Gray, né en 1934, mène en parallèle une vie de peintre et une vie d'écrivain depuis 1954. Il est l'un des membres proéminents de l'école d'écriture dite de Glasgow, et dont font également partie James Kelman, Tom Leonard, Ian Rankin, Liz Lockhead et Iain Banks. Il a été fait professeur d'écriture créative de l'Université de Glasgow en 2001, en même temps que James Kelman et Tom Leonard. Il est considéré comme l'un des principaux auteurs du renouveau de l'écriture écossaise.
Lanark (1982) a été traduit et est sorti en 2000 aux éditions Métailié ; il a été salué par la critique française, comme il l'avait été par la critique anglo-saxonne, et a valu à son auteur divers qualificatifs dont celui de meilleur écrivain écossais depuis Walter Scott. Un seul autre roman de Gray est disponible en français : Pauvres créatures: épisodes de la jeunesse du Docteur Archibald McCandless Officier de Santé Publique Ecossais (qui revisite le mythe de Frankenstein). Mais Gray est également l'auteur d'un certain nombre de pièces, de tableaux, d'autres romans, mais également de recueils de préfaces, de chansons écossaises… Le Faiseur d'Histoire (1994) est adapté d'une pièce de Gray datant de 1965 qui n'a jamais été jouée.
XXIIIe siècle
La société est organisée entièrement autour d'un paradoxe : des guerres meurtrières pour le sport et l'honneur, retransmises à ce qui est l'équivalent de la télévision ravagent la population masculine en permanence, tandis qu'une vie extrêmement calme, autour d'une structure matriarcale stable, triomphe du côté féminin. Plus personne n'a faim, une liberté quasi totale règne, et pourtant rares sont ceux qui échappent au destin que leur réserve leur naissance, si ce n'est en devenant des bandouliers, des hommes et femmes errants. Wat Dryhope n'est pas un pleutre, il l'a démontré à maintes reprises sur le champ de bataille. Mais être guerrier lui pèse, et lorsqu'un hasard extraordinaire le fait échapper à la mort, il a bien du mal à reprendre la vie qu'il menait auparavant. Seulement, son dernier combat s'est avéré une victoire tellement éclatante qu'elle en devient, bien malgré lui, un symbole. Commence alors une histoire à la fois étrange et parfaitement cohérente, qui le mènera bien plus loin qu'il ne l'eut jamais cru…
Un roman de SF original
Comme dans Lanark, l'ordre chronologique est étrangement bouleversé dans le récit, de sorte que l'on connait à l'avance une partie des événements, tandis que toute la fin du roman se retrouve dans le lexique. Cela peut désarçonner le lecteur au premier abord, mais on s'y retrouve vite, et le style très simple convoie à merveille une vision résolument originale, et une histoire qui l'est aussi, avec des personnages forts et convaincants. Un roman qui donne envie de découvrir le reste de la production de l'auteur, à lire absolument…