charlotte
- le 31/10/2017
Zubrowka
Rodolphe est un scénariste incontournable et vous l’avez déjà certainement croisé au détour d’un rayon de votre librairie préférée. Cet ancien professeur de lettres a à son actif un nombre impressionnant de séries et est doté d’une imagination incroyable. Il ne semble s’attacher à aucun genre en particulier, préférant sûrement s’essayer à tous. Sa bibliographie brille de ce fait par une grande diversité. Traversant les époques, il a scénarisé
Mary la Noire pour Magnin,
Les Teutoniques, avec Capo,
Kenya pour Leo, et l’on retrouve son goût pour ces sauts dans le temps dans
Les Abîmes du Temps avec Mounier. Toujours là où on ne l’attend pas, il signe aussi bien
Gothic que
Les Echaudeurs des Ténèbres.
Archibald Eseuthere, enquêteur du paranormal, filatures obscures et drames maléfiques Les Echaudeurs des Ténèbres sont deux détectives hors pair, un vieux aux faux airs de Sherlock Holmes et un Indien, chargés d’élucider les affaires paranormales. Ils se lancent cette fois à la recherche d’emplumés eux-mêmes à la recherche d’une peau de bison. Un vieux lord se fait cambrioler par trois vils personnages portant des masques indiens qui retournent la maison sans rien y dérober. Seul indice trouvé sur les lieux, une bouteille de vodka vide. Le modus operandi rappelle d’autres étranges affaires qui ont eu lieu dans les parages. Dans les sombres ruelles pavées de Brighton les Echaudeurs des Ténèbres se lancent dans l’enquête et sur les traces du groupe d’emplumés.
Sous la parodie, l’hommage : « Dites, patron ? Les bateaux, ils font toujours « Toot » quand ils partent ? – Bien sûr ! Dans toutes les grandes histoires d’aventure » Dans le genre humour décalé nous vous conseillons
Les Echaudeurs des Ténèbres, une série totalement loufoque. Les auteurs s’amusent et sont volontiers parodiques. Le titre vous donne le ton, mais lorsque, au détour d’une page, vous croisez lors d’un délire alcoolique des éléphants roses en porte-jarretelles répétant pour le grand soir du delirium tremens, on se dit que les auteurs ont fait plus que boire le jour où ils ont inventé cela. C’est le côté jouissif de cette bande dessinée, les auteurs ne se prennent pas au sérieux tout en restant rigoureux dans leur travail.
Hommage au roman d’aventures et à
Sherlock Holmes, Rodolphe prend un plaisir visible à jouer sur les clichés, à les détourner, les triturer, en user et en abuser. Le résultat est une bande dessinée extrêmement drôle et parfaitement inénarrable. Les auteurs s’adressent directement à leur lecteur en dévoilant la trame de leur récit et leurs procédés de narration. Par-dessus les cases, le lecteur a l’impression que les auteurs lui adressent des clins d’œil appuyés, ce qui a le mérite de nous donner l’illusion d’un vrai dialogue et la sensation de jouer sur des références communes. Une bande dessinée à savourer sans modération !!