Bains de minuit

Avant le creux estival qui précède le boom de la rentrée littéraire, nombre d'éditeurs proposent aux lecteurs des petits pavés de plages. A emporter dans les valises, ces livres ne laisseront peut être pas un souvenir impérissable mais au moins garantissent-ils des moments agréables. Ce roman noir sur fond bleu en est un bel exemple.

Des flirts estivaux à la tragédie...

L'été, sur les plages de l'Esquillette, paisible station balnéaire, les amours adolescentes se font et se défont. En 1972, les grandes vacances se terminent sur un drame : Alix, jeune anarchiste disparaît avec son copain Max. Trente ans plus tard, sa meilleure amie Caroline, expatriée en Australie et propriétaire d'un resort de plongée au bord de la faillite, découvre que quelqu'un utilise sur Internet l'identité d'Alix. Elle décide de revenir à l'Esquillette pour démêler le vrai du faux. Des couples de jeunes amoureux sont à nouveau portés disparus. Dans cet imbroglio de secrets, de complots, de vieilles rancœurs entre les habitants, Caroline devra elle-même frôler le danger pour comprendre les rouages de ces crimes.

Une enquête captivante desservie par des personnages stéréotypés

L'atmosphère d'une petite station balnéaire est plutôt bien rendue et l'intrigue policière est suffisamment complexe pour tenir le lecteur en haleine. Les personnages des adolescents me paraissent cependant un peu caricaturaux : la belle idiote affole les rôlistes patauds, la bonne âme catholique tourne la tête au beau ténébreux qui joue à l'homme mûr mais cherche encore les jupes d'une mère. L'histoire semble donc être destinée à la génération de l'héroïne qu'elle encourage à ne plus être nostalgique de ces relations nouées sur la plage, dont avec le recul on perçoit la fragilité et la superficialité. Si vous ne faites pas partie de la cible, vous risquez d'être un peu déçu ou agacé par les relations entre les protagonistes de ce policier à glisser dans un sac de plage entre l'huile au monoï et le dernier numéro de Marie-Claire.