Complot à Daguelloz
Si l’on n’a que peu de renseignements sur le dessinateur Koriakine, on en sait un peu plus sur Patrice Buendia et Philippe Chanoinat les deux scénaristes. Le premier est un fondu de cinéma. Après des études dans ce domaine, il a écrit et réalisé plusieurs courts métrages, publicités et films d’entreprises. La trentaine passée, le voilà qui se lance dans la bande dessinée avec de multiples projets. Ses premiers albums Le Repaire du serpent et Spiritus & Sancti viennent de paraître et il a dans ses cartons la série Thomas Silaine – Flash Mortel (à suivre en janvier 2004 chez Bamboo) et la série Je suis étrange en couleurs directes pour un futur proche. De son côté, Philippe Chanoinat est également scénariste pour le petit et le grand écran. Il a notamment écrit un feuilleton pour Annie Girardot. Après un petit tour dans le monde du jeu vidéo, le voilà parti dans la grande aventure de la bande dessinée. D’abord avec Cassini pour Les Teigneux chez Soleil, ensuite avec Patrice Buendia pour Spiritus & Sancti mais également Thomas Silaine – Flash Mortel.
Richelieu
Sancti et Spiritus sont deux amis. Mais surtout ce sont deux tueurs au service du Cardinal Richelieu. Ils exécutent ses basses œuvres pour le plus grand bien du royaume, des intérêts personnels de leur patron et parfois de Dieu. Un boulot qui les met souvent en concurrence avec d’Artagnan et ses mousquetaires. Au moment où s’ouvre l’histoire de cette série, nos deux héros sont appelés à mettre fin aux agissements d’une secte adorant le Diable et ayant pour projet de tuer le Roi et le Cardinal. Sancti et Spiritus vont devoir s’infiltrer pour frapper au cœur de la bête.
De l’action…
Qu’on ne s’y trompe pas, Spiritus et Sancti est une série de capes et d’épées. Cela signifie par conséquent beaucoup d’action, de cascades et quelques duels pour des questions d’honneurs. Ce premier album fonctionne à merveille en jouant sur l’opposition de styles des deux héros. Spiritus est plutôt beau gosse, usant facilement de son charme tout en se cachant derrière une foi inébranlable tandis que Sancti possède un visage difforme et peu paraître un peu plus rustaud, mais également plus honnête avec lui-même. Leur couple marche bien, notamment parce qu’ils ne s’embarrassent pas trop de morale. Leur boulot, ce sont les basses œuvres du Cardinal et ils le font à merveille, même si Spiritus met toujours en avant le côté sacré de leurs missions. Petite cerise sur le gâteau, les passes d’armes avec d’Artagnan. Un clin d’œil fort appréciable aux mousquetaires de Dumas dont cet album prend le contre-pied. Une prise de position d’ailleurs salutaire pour Richelieu. Pour une fois, on change de point de vue et ce n’est pas plus mal. En résumé, en acceptant les règles du jeu d’une aventure de capes et d’épées, on prendra plaisir avec cet album en souhaitant ardemment que la suite arrive rapidement.