Est-il encore utile de présenter l'auteur de 2001, L'Odyssée de l'espace ou du Cycle de Rama ? Ecrivain incontournable de science-fiction, Arthur C. Clarke a déjà fait de nombreuses collaborations avec des romanciers plus ou moins connus tels que Mike Mc Quay (10 sur l'échelle de Richter). Avec Lumière des jours enfuis, il se lance dans une nouvelle association avec Stephen Baxter. Scientifique de formation, ce jeune écrivain est un adepte de la Hard Science. Ses romans Voyage et Titan en sont d'ailleurs de beaux exemples. Dans Lumière des jours enfuis, les deux auteurs nous emmènent dans un futur où l'intimité et la vie privée n'ont plus de place.
La "camver" vous a à l'œil
Kate Manzoni, journaliste, se prépare à assister à une des soirées de Hirram Patterson, président de la société Ourworld et prédateur sexuel extrêmement dangereux. Celui-ci veut profiter de cette occasion pour présenter sa dernière découverte qui selon lui bouleversera le monde…
Ses chercheurs ont réussi, au plus profond de la matière, à créer des passerelles espace-temps entre n'importe quels points de la planète. L'ère de la communication est sur le point d'être complètement bouleversée. Chacun pourra observer n'importe quoi, n'importe qui, n'importe où. La société est-elle prête à ce chamboulement ? Comment vivre sans intimité, sans vie privée ?
Une collaboration réussie
Lumière des jours enfuis est le fruit d'une collaboration plutôt réussie. Dans ce roman, un des principaux thèmes ne sera pas sans vous rappeler certains programmes télévisés pour téléspectateurs lobotomisés ou adeptes du voyeurisme : la real TV. Dans ce roman, rassurez-vous, pas de Loftstory ou de L'ïle de la tentation en vue. Il est plutôt question d'un "big brother" un peu particulier : ici, on ne prévoit pas le futur, mais on peut revoir le passé et observer le présent. Chacun est continuellement surveillé par une autre personne. Les criminels et délinquants sont systématiquement démasqués. Personne n'est à l'abri des regards.
Il est vrai, les idées et les propos abordés ne sont pas nouveaux, mais le contexte est intéressant et la vision des auteurs est pour une fois plutôt optimiste. L'idée de la "camver" est ingénieuse et l'évolution de la société vis-à-vis de ce nouveau mode de communication est bien développée. On peut juste déplorer un manque de virulence dans la critique de cette société de voyeurisme…