Livre
Photo de Le chemin des larmes

Le chemin des larmes

Pierre Saviste ( Auteur), Julien Delval (Illustrateur de couverture)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/07/03  -  Livre
ISBN : 2915159084
Commenter
Anne   - le 27/09/2018

Le chemin des larmes

Il convient de commencer cette critique par un énorme rectificatif : tout d'abord, le cycle d'Ombramère ne comportera que 4 tomes (et pas 5 comme signalé dans la critique du tome 2) et chaque livre ne fait environ que 450 pages (et pas 700). De plus, la date de parution du tome 2 était janvier 2003 et non octobre 2002. On pourrait trouver une raison à ces erreurs, dans l'approche de l'été, l'abus de sangria ou encore un manque évident de jugeotte de ma part. Quoiqu'il en soit, toutes mes excuses ! Mais passons aux choses sérieuses.

Avant notre histoire

Le premier tome d'Ombramère était sans conteste une réussite : Pierre Saviste avait posé l'intrigue de façon excessivement délicate, tout en mettant en avant une connaissance sûre du conte et des légendes. Il n'y avait rien de très original dans l'histoire elle-même (enfant de la prophétie/elfes ou assimilés/genèse du monde, etc¼) mais une écriture agréable, posée et régulière qui donnait à l'ensemble l'impression de commencer un long et paisible voyage dans le monde de l'aventure¼
Paradoxe du lecteur qui n'aime rien tant que de se caler à l'abri de la tempête dans laquelle le héros se perd¼Paradoxe d'un auteur dont la plume, pas littéraire pour un sou, arrive à mener à attendre une suite qui s'avéra un peu décevante.

Il n'y avait cependant pas grand-chose à dire sur ce second tome ; l'intrigue allait de soi et rien d'exceptionnel ne venait troubler son cheminement serein. La conjoncture était mauvaise pour l'auteur prolixe de fantasy française (et rien n'a changé en ce sens). Et surtout, c'était un second tome, avec tout l'abominable karma lié traditionnellement aux épisodes intermédiaires.
Il était préférable d'attendre le tome suivant pour juger de l'ensemble : il aurait de toutes façons été injurieux et surtout inutile d'appréhender chaque tome de ce très long cycle comme un one-shot.

Pendant ce temps, dans le tome 3

Le résumé nous en dit long. Les envoyés du dieu Chimar (celui qu'on aime bien) continuent leur chemin, perturbés néanmoins par les Avatars (ceux qu'on aime bien, alors que ce sont des démons). Le résumé nous en dit trop long. Nous l'arrêterons donc ici, pour ne pas risquer de gâcher le plaisir à ceux qui ont commencé ce cycle.

Le Chemin des Larmes est un livre foisonnant, bourré d'aventure, au sens strict du terme : voyage, périls, intrigues, diplomatie. Tous les éléments du jeu de rôles sont réunis et c'est là la critique un peu négative qu'on pourrait faire à Pierre Saviste. Où sont les descriptions originales du premier tome ? Les scènes simples et efficaces ? Il est dommage de voir un auteur s'éloigner de sa clarté d'origine et risquer de perdre sa jolie plume dans un cycle trop long et trop descriptif.
Les personnages sont également nombreux ; on s'y perd à tel point qu'il a fallu un index.
Un cycle idéal d'Ombramère pourrait être moins long et à la fois plus simple et plus riche. L'écriture narrative de Pierre Saviste ne supporte pas la longueur des scènes et leur facilité (un guet, un monstre, deux morts, ouf, on en est sorti). C'est effectivement une narration, chronologique et détaillée. Presque une chronique. Presque un rapport de campagne.
Néanmoins, on suit les héros qu'on a aimés (avec une préférence pour Arayel) avec plaisir et quand on les perd de vue, on a du mal à s'attacher aux nouveaux, qu'on considère un peu comme des intrus.
L'ambition de Pierre Saviste était sans aucun doute de faire rêver le plus et le plus longtemps possible ; il semble avoir voulu un cycle monumental pour donner toute leur saveur et leur ampleur à des héros qu'il a longuement rêvés.
J'aurais tendance à dire qu'il y a un manque de féminité dans ce troisième tome, un manque de chaleur. Il manque également le mot chantant car si le style fluide de Pierre Saviste allait parfaitement avec le début vif du premier tome, il s'essouffle lorsque l'action retombe et qu'on n'a plus la surprise de la rencontre.
Espérons sincèrement que cette accalmie annonce un quatrième et dernier tome retentissant. Ce ne serait pas étonnant. On sent, même dans les passages les plus calmes, que l'auteur aime les coups de tonnerre. On ne peut que l'entraîner dans ce sens ; qu'il laisse, par pitié, le tonnerre éclater et apporter un peu de vie à ce cycle si bien commencé !

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?