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Le Chirurgien des Baskerville

Pierre Veys (Scénariste), Frantz Duchazeau (Dessinateur), Anne-Marie Ducasse (Coloriste)
Aux éditions : 
Date de parution : 30/09/03  -  BD
ISBN : 2205053345
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charlotte   - le 31/10/2017

Le Chirurgien des Baskerville

Pierre Veys aime détourner les grands mythes littéraires. Après avoir parodié le grand Sherlock Holmes et son indéfectible acolyte le Docteur Watson, dans la série Baker Street chez Delcourt, il caricature les aventures du Baron Frankenstein. Gageons que si le lecteur rigole, Mary Shelley doit, elle, se retourner dans sa tombe puisque son Frankenstein torturé est devenu un savant déglingué. Il office également sur la BD Space Mounties. Duchazeau a d’abord dessiné pour la presse Disney et Spirou. Maintenant, ce sont les monstres qu’il aime inventer et il s’en donne à cœur joie avec cette première série diffusée dont c’est déjà le deuxième tome. En parallèle, il publie le premier tome du diptyque La Nuit de l'Inca sur lequel il collabore avec Velhmann. Cette bande dessinée n’est pas si éloignée du monde d’Igor pour le côté exotique mais elle est assurément différente par le souffle poétique que Duchazeau parvient à y mettre.

Monstres et compagnie


La vie suit son cours chez le Baron Frankenstein, entre tentative de séduction, séances de psychanalyse depuis qu’il a créé un monstre avec le cerveau de son psy, création de monstres en tout genre et inutiles pendant que son père court la gueuse. Tout irait pour le mieux si la mondialisation n’étendait pas ses ramifications jusqu’à ce coin reculé. Ainsi, un nouveau créateur de monstres, Le Docteur Fayoud, s’installe dans le village. Si leurs méthodes diffèrent quelque peu, le résultat est le même, les monstres se multiplient. La différence est que les villageois sont désormais rodés et cela ne les choque pas de venir acheter et de se faire dédicacer les derniers bouquins en vogue : « Le Serviteur et le tyran » par Igor et « Une vie de monstre par le monstre ». On en viendrait presque à plaindre le Maire Muscardin, aussi méprisable soit-il, lorsque les habitants manifestent au cri de « pas besoin d’un maire qui bande mou ».

Drôle et gentiment moqueur


Toujours aussi méchamment barjot et décalé, le Baron Frankenstein n’est plus le seul savant fou du village, cela permet de renouveler les gags en mettant en place une sorte de guerre des génies. D’ailleurs, cela rappelle l’intrigue d’un des meilleurs tome de Léonard, le dixième : La Guerre des Génies (Le Lombard). Les lecteurs auront peut-être déjà fait le lien entre Igor et les Monstres et la série de Turk et De Groot. Bien que l’univers dans lequel évoluent les personnages ne soit pas le même, on retrouve une trame identique : un génie, un disciple et des inventions inutiles et souvent ratées, sans oublier l’élément principal l’humour. Bien sûr, on ne s’esclaffe pas à chaque page, mais le sourire est présent tout au long de l’album. A lire le soir après une grosse journée de travail pour se détendre l’esprit et faire fonctionner, un peu, ses zygomatiques.

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