Inquisition
Après Hérésie, Inquisition est le deuxième roman du jeune Anselm Audley, et fait également partie de la série Aquasilva. La planète d'Aquasilva est entièrement recouverte d'eau, à part quelques îles émergeant ça et là. Depuis deux siècles, les prêtres de Ranthas contrôlent presque toute la planète, et ont déclaré hérétiques toutes les formes de magie tenant des autres éléments, comme l'eau ou l'air. Ils contrôlent également partiellement le temps, et peuvent ainsi durement frapper toutes les populations qui tirent leur subsistance de la mer... Il existe bien quelques mouvements de résistance, mais quel espoir ont-ils contre les troupes puissantes et bien organisées des prêtres et de l'empereur ?
Un grand destin
Après quelques semaines de repos à Lépidor, l'inactivité commence à peser à Cathan, Corvina et Palatine. Ils acceuillent avec joie l'annonce de leur départ pour négocier la vente d'armes forgées avec le fer découvert à Lépidor. Le choix logique est le Qalathar, mais l'importation d'armes y est punie d'excommunion, ce qui n'est jamais très sain lorsque l'on vit sous une dictature religieuse. Il est donc nécessaire de trouver un intermédiaire... Les trois amis se rendent à Ral Tumar, où malheureusement leurs efforts sont coupés courts par l'arrivée de Midian, un prêtre du Domaine auquel ils avaient déjà eu à faire, venu instaurer la loi martiale (enfin, religieuse)... Ils ne sont sauvés que par l'intervention d'un mystérieux étranger aux sombres motifs.
Mais fuir l'île n'a pas suffi. Certaines personnes en savent plus que Cathan lui-même sur le secret de sa naissance, et ne reculeraient devant rien pour pouvoir utiliser un atout aussi puissant. Celui ci ne sait plus où il en est. On ne s'engage pas à la légère dans la voie comme celle qu'on lui propose, d'autant plus que des visions le torturent littéralement... Corvina hésite entre son coeur, qui la pousse vers Cathan, et son devoir de pharaonne du Qalathar. Elle aussi représente un pion bien tentant, pour les indépendentistes du Qalathar comme pour l'Empire. Il ne leur reste plus beaucoup de temps, car le Domaine est en train de resserrer la vis dans toutes les îles, et l'empereur tire les ficelles dans l'ombre...
Un peu confus
Il est indispensable de lire ou de relire le premier volet juste avant de s'attaquer à celui-ci sous peine de se perdre dans les noms, les alliances et les familles. Il est parfois difficile également de se représenter la géographie invoquée, car la carte au début du livre est un peu sommaire. Audley parvient à intéresser au sort de ses personnages, mais certaines incohérences peuvent dérouter le lecteur. Le manque de logique de certains des actes des héros (et des autres) s'accorde mal avec la prudence et les hésitations dont les crédite l'auteur... Et certaines révélations sont un peu tirées par les cheveux. Par contre, l'intégration de la politique dans la trame, déjà amorcée dans le premier volume, est plus complète dans celui-ci. Elle n'est pas entièrement aboutie, et présente des maladresses, mais est néanmoins intéressante. Au final, il y a de l'originalité et quelques bonnes idées, mais l'ensemble manque un peu de cohérence et de finitions. Un livre qui se laisse lire, mais ne laisse pas un souvenir impérissable. Le troisième volume sera donc décisif pour déterminer l'intérêt de la trilogie...